Découvrez comment Denis Villeneuve transcende un simple thriller pour offrir une réflexion poignante sur la violence et la morale dans un monde chaotique.
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SICARIO
Un film de Denis Villeneuve
Année : 2015
Sorti le : 7 octobre 2015
Durée : 2h 02min / 122 min
Genre(s) : Policier, Espionnage, Thriller
Scénario : Taylor Sheridan
Nationalité(s) : Américain
Société(s) de production : Lionsgate Films, Black Label Media, Thunder Road Pictures, Emperor Motion Pictures, Redrum
Distributeur : Metropolitan Filmexport
Récompense(s) : 15 prix pour 157 nominations (toutes compétitions internationales confondus)
Interdit aux moins de 12 ans
Thématique et sujets abordés | Les émotions |
Ambiguïté Morale, Violence et Brutalité, Justice et Légalité, Corruption, Survie, Trauma et Conséquences Psychologiques, | Tension constante, Angoisse et stress, Frustration, Désespoir, Confusion, Colère, Impuissance, Échec et Tristesse |
Dans l’ensemble, Sicario est un film qui aborde des thématiques lourdes et complexes, suscitant des émotions intenses. La manière dont Denis Villeneuve présente ces éléments crée une œuvre captivante et profondément réfléchie sur la violence, la moralité et la nature humaine dans un monde en proie au chaos.
Retrouvez les stars : Emily Blunt, Benicio Del Toro, Josh Brolin, Jon Bernthal, Victor Garber, Jeffrey Donovan, Daniel Kaluuya, Raoul Max Trujillo, Maximiliano Hernandez, Lora Martinez-Cunningham, Julio Cesar Cedillo, Dylan Kenin, Hank Rogerson, Bernardo P. Saracino, Kevin Wiggins
Le synopsis :
La zone frontalière entre les Etats-Unis et le Mexique est devenue un territoire de non-droit. Kate, une jeune recrue idéaliste du FBI, y est enrôlée pour aider un groupe d’intervention d’élite dirigé par un agent du gouvernement dans la lutte contre le trafic de drogues. Menée par un consultant énigmatique, l'équipe se lance dans un périple clandestin, obligeant Kate à remettre en question ses convictions pour pouvoir survivre.
Pour voir ou revoir
>>> Sicario <<<
La bande annonce
La chronique de Sly
| Copyright Metropolitan Filmexport
Sicario, de Denis Villeneuve - 2015
Un thriller oppressant où la justice perd ses repères
Quand la guerre contre les cartels devient un labyrinthe moral.
Denis Villeneuve, maître du thriller psychologique, nous plonge au cœur de la guerre contre les cartels mexicains dans Sicario, un film à la fois nerveux, glaçant, et visuellement sublime. Dans cet univers où la ligne entre le bien et le mal est presque invisible, chaque décision semble entraîner des conséquences irréparables, et la violence omniprésente ronge les personnages aussi sûrement que les balles qui fusent.
Ambiguïté morale et tension constante
Avec Sicario, ne vous attendez pas à un film d'action classique sur les cartels. Villeneuve, connu pour ses œuvres introspectives comme Prisoners ou Enemy, nous présente un thriller où la morale est aussi impénétrable que le désert aride d'Arizona, que capte magnifiquement Roger Deakins à la caméra. Le film dépeint un monde où l'idéalisme n’a plus sa place, et où chaque personnage est confronté à ses propres limites face à une violence institutionnalisée.
Dans cette guerre de l'ombre, les règles sont floues et l'ambiguïté domine. Kate Macer, incarnée par une Emily Blunt stupéfiante de fragilité et de détermination, se retrouve au milieu d'un chaos qui dépasse son idéal de justice. Si elle commence comme une héroïne pleine de principes, sa descente dans l’enfer de cette lutte anti-drogue la met face à une brutalité qui érode rapidement ses convictions. Son cheminement émotionnel, tout en nuances, rappelle la lente désillusion que vivent les personnages dans des films comme Traffic de Steven Soderbergh ou encore No Country for Old Men des frères Coen.
La maîtrise de la tension et du suspens par le visuel
Le style de Denis Villeneuve se distingue par une gestion impeccable du suspense, souvent construite par l’attente plutôt que l’action elle-même. Sicario est une leçon de tension, comme en témoigne la célèbre scène du convoi à la frontière : une simple traversée devient un exercice d’oppression et de suspense qui tient le spectateur en haleine. Villeneuve n’a pas besoin de grands effets spéciaux ou de musique survoltée pour capter notre attention — chaque silence, chaque regard suffit à instaurer une atmosphère d'angoisse.
Son partenariat avec le directeur de la photographie Roger Deakins sublime chaque plan. Les paysages désertiques, vastes et vides, reflètent la petitesse des personnages face aux enjeux monumentaux qui les dépassent. Ces images sont non seulement belles, mais chargées de sens, soulignant l'isolement des protagonistes et la violence qui rôde dans chaque recoin.
Villeneuve, qui s’est fait un nom avec des films comme Prisoners ou plus récemment Premier contact (2016) ou Arrival (pour le titre anglophone), a l’art de révéler la psychologie de ses personnages à travers des images soigneusement composées. Avec Sicario, il livre une œuvre visuellement frappante qui, tout comme ses autres réalisations, sait marier l'esthétique à l'introspection.
Un casting puissant et complexe
Emily Blunt livre une performance bouleversante, incarnant une agent du FBI idéaliste dont les certitudes vacillent au fur et à mesure qu’elle plonge dans la réalité brutale du monde des cartels. C'est un rôle charnière dans sa carrière, qui l’aura propulsée vers des rôles plus dramatiques comme celui dans Sans un bruit (2018). À ses côtés, Benicio del Toro, terrifiant et mystérieux, apporte une gravité palpable au film dans le rôle d’Alejandro, un homme en quête de vengeance. Del Toro, qui avait déjà marqué les esprits dans Traffic, retrouve ici un rôle tout aussi captivant, mais plus sombre et impénétrable. Alejandro est à la fois un allié et une menace, un personnage à la moralité floue dont chaque geste résonne avec une violence contenue.
Josh Brolin, dans le rôle de Matt Graver, un agent de la CIA désinvolte et cynique, est tout aussi mémorable. Brolin, qui excelle dans les personnages ambigus (No Country for Old Men, Avengers), nous rappelle que dans cette guerre souterraine, il n’y a ni héros ni méchants clairs. Il n'y a que des survivants prêts à tout pour atteindre leurs objectifs.
Un thriller moral puissant
Sicario n’est pas simplement un film d’action ; c’est un thriller moral qui interroge sur les limites de la justice et les conséquences de la violence. Chaque décision, chaque opération menée contre les cartels, laisse des traces indélébiles sur ceux qui y participent. Là où des films comme Traffic montrent les différentes facettes de la lutte contre la drogue, et où The Town joue avec l’empathie pour les criminels, Sicario creuse la question de l’inhumanité au cœur du conflit, rendant son propos aussi glaçant que les images qui l'accompagnent.
En comparaison avec des œuvres comme, Savages - 2012 d'Oliver Stone ou Cartel Land un documentaire de Matthew Heineman sorti en 2016, Villeneuve réussit à manipuler notre perception de la moralité en créant une réflexion sur l’éthique et l’efficacité des méthodes employées pour gagner une guerre où en réalité, il n’y a pas de vainqueur. La violence ne résout rien, elle ne fait que créer des monstres.
Conclusion : un film oppressant à ne pas manquer
Pour ceux qui cherchent un thriller oppressant, intelligent et visuellement saisissant, Sicario est un incontournable. Denis Villeneuve, avec son style inimitable, nous livre une œuvre aussi passionnante que troublante, portée par un casting de haut vol et une tension palpable à chaque instant.
C’est un film qui, sous ses airs de thriller sur les cartels, offre une véritable réflexion sur la violence systémique et ses répercussions, laissant le spectateur avec plus de questions que de réponses.
Sicario est bien plus qu'un simple film de guerre contre la drogue — c'est une descente dans les profondeurs les plus sombres de la moralité humaine.
Sylvain Léon
Le 23 septembre 2019
Une appréciation personnelle de 16/20, parce qu'il y a une réelle intensité.
Les avis de Zap & Mat
Zap & Mat n'ont vraiment pas l'air d'accord !
Zap, Mat, que se passe t il ?
Zap
Franchement, Sicario, c’est juste un autre film qui essaie de nous faire croire que les gentils et les méchants, c'est pareil. On a compris, merci. Et puis, cette chronique ? 'Oppressant, glaçant', toujours les mêmes termes pour dire 'c'est lent et déprimant'. T’en as vu un, t’as tout vu.
Mat
Ah, voilà le champion du 'trop d’introspection, pas assez de boum-boum'. C'est pas un film de super-héros, Zap. Sicario te plonge dans une réalité où tout n’est pas aussi simple que 'les gentils gagnent, les méchants perdent'. Ça te dérange parce que ça te force à réfléchir, peut-être ?
Zap
Non, ça me dérange parce que j’ai pas envie de passer deux heures à regarder Emily Blunt se faire balader de scène en scène avec la tête de quelqu’un qui vient de perdre ses clés. Si je veux des leçons de morale, je peux lire un bouquin, pas besoin de me taper un pseudo-documentaire dramatique sur les cartels.
Mat
Ce n'est pas une question de morale. Sicario te montre juste à quel point le monde réel est gris. Et ça, c’est justement la force du film. Tu voulais quoi ? Des explosions toutes les dix minutes et un héros qui tire sur tout ce qui bouge ? Benicio del Toro, avec trois mots et un regard, t'offre plus de profondeur que n'importe quelle scène d'action.
Zap
Ouais, il grogne, il tire, il grogne encore. Super profond, j’ai presque pleuré. Sérieusement, ce film est trop 'artistique' pour rien. Ils auraient pu ajouter un peu plus de punch, comme dans Traffic ou même Narcos. Là au moins, t’as du rythme, des retournements de situation. Là, c’est juste une dépression en HD.
Mat
Ah, mais tu vois, c’est là que tu te trompes. Ce que toi tu appelles dépression, moi j'appelle ça 'immersion'. Traffic te donne une vue d’ensemble, Sicario te met au cœur de la violence et du désespoir. C’est ce qui fait que tu te sens coincé, tout comme Kate Macer. C’est oppressant parce que c’est censé l’être, pas parce que ça manque de 'punch'.
Zap
Ouais, ben ça manque surtout de rythme. T’appelles ça immersion, moi j’appelle ça anesthésie. T’endors, puis tu te réveilles quand Benicio revient enfin à l’écran pour tirer sur quelqu’un.
Mat
Ah, donc pour toi, si ça bouge pas toutes les cinq minutes, c’est nul ? Désolé que ce film demande un peu de patience et de subtilité. C’est peut-être trop nuancé pour ceux qui aiment les films où le seul dilemme moral, c’est de choisir quel côté du pistolet il faut tenir.
Zap
Oh, c’est bon, fais pas le prof. Y a des films qui savent être nuancés sans nous plomber le moral, tu sais. C’est pas parce que c’est sombre que c’est 'profond'. Parfois, c’est juste lourd.
Mat
Oui, parce que le sujet est lourd. C’est pas une balade au parc. La violence des cartels, la guerre contre la drogue, c’est pas fait pour te divertir, c’est fait pour te déranger, te faire réfléchir. Et c’est là que Sicario excelle. Mais bon, c'est sûr que si tu cherches juste un 'bon moment', faut peut-être te tourner vers Fast & Furious.
Zap
T’as raison. Un peu de 'boum-boum', ça fait pas de mal de temps en temps. Mais bon, si je veux une leçon sur le désespoir du monde, je regarderai les infos.
Mat
Exactement, sauf que Sicario t'explique pourquoi les infos sont aussi désespérantes. Mais j'imagine que c’est un peu trop 'artistique' pour toi...
Zap
T’as tout compris, mon vieux. Donne-moi juste des explosions et des répliques badass, et je suis bon.
Bon, je retiens une chose de tout ça : si un jour je me perds dans le désert avec toi, j'apporte des popcorns… et un peu d'action, sinon on va mourir d'ennui !
La notoriété
Sicario est sorti le 7 octobre 2015 et a cumulé 443 157 d'entrées en France.
Sicario (2015), réalisé par Denis Villeneuve, a acquis une forte notoriété pour sa mise en scène saisissante et ses thèmes profonds. Salué par la critique, le film a reçu des nominations aux Oscars et est devenu un incontournable du thriller moderne. Les performances d’Emily Blunt et Benicio del Toro ont été particulièrement appréciées, consolidant son statut de film culte abordant la violence et la moralité dans le contexte de la guerre contre les cartels.
IMDB 7.7/10 | ALLOCINE 4/5 |
METACRITIC 8/10 METASCORE de 82/100 | SENSCRITIQUE 7.1/10 |
ROTTEN TOMATOES 4/5 90% d'avis positifs | CINETRAFIC 3.7/5 |
Résultat au box office
Budget : 32 M$
Recette : 94.8 M$
Rentabilité : 296 %
Présent dans une FLOP Liste
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