LE MAJORDOME

Comment un majordome discret peut-il devenir le témoin silencieux des plus grandes révolutions de l’histoire américaine, tout en portant le poids des luttes sociales et familiales ?

Le Majordome raconte cette histoire fascinante avec une intensité rare. Découvrez dans notre chronique pourquoi ce film, porté par un casting exceptionnel, est bien plus qu’un simple drame historique.

Peut on lui attribuer le statut de film incontournable ?

La réponse dans la chronique...

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LE MAJORDOME

Un film de Lee Daniels

• Année : 2013

• Titre original : The Butler

• Sorti le : 11 septembre 2013

• Durée : 2h 12min / 132 min

• Genre(s) : Drame

• Scénario : Lee Daniels, Danny Strong

• Nationalité(s) : Américain

• Société(s) de production : Follow Through Productions, Salamander Pictures, Laura Ziskin Productions, Lee Daniels Entertainment, Pam Williams Productions

• Distributeur : Metropolitan Filmexport

• Récompense(s) : 16 prix pour 55 nominations (toutes compétitions internationales confondues)

  
  

Tous publics

Thématique et sujets abordés	Les émotions
Histoire et société, Vie familiale et relations humaines, Pouvoir et politique, Identité et résilience, La ségrégation raciale et les lois Jim Crow	Empathie, Indignation, Fierté et espoir, Tristesse, Inspiration

Le Majordome est une œuvre qui invite à ressentir toute la palette des émotions humaines, tout en nous confrontant à des réflexions profondes sur l’histoire et les valeurs fondamentales.

Retrouvez les stars : Forest Whitaker, Oprah Winfrey, Mariah Carey, John Cusack, Jane Fonda, Cuba Gooding Jr., Terrence Howard, Lenny Kravitz, David Banner, Michael Rainey Jr., James Marsden, David Oyelowo, Vanessa Redgrave, Alan Rickman, Liev Schreiber, Robin Williams, Minka Kelly

Le synopsis :

Alors que Cecil Gaines est au service de huit présidents au cours de son mandat de majordome à la Maison-Blanche, le mouvement des droits civiques américains, la guerre du Vietnam et d'autres événements majeurs affectent sa vie, sa famille ainsi que toute la société américaine.

Pour voir ou revoir

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La bande annonce

La chronique de Sly

| Copyright Metropolitan Filmexport

Le Majordome, de Lee Daniels - 2013

Le Majordome : Une fresque historique servie sur un plateau d’émotions

Lee Daniels nous offre une plongée captivante dans l’Histoire américaine, racontée à travers les yeux de Cecil Gaines, un majordome ayant servi à la Maison-Blanche sous huit présidences. Inspiré de la vie d’Eugene Allen, le film s’éloigne néanmoins des faits pour livrer un drame intensément humain, parfois au risque de l’exagération. Mais c’est précisément dans cette recherche de l’émotion que le film trouve sa force.

Un récit entre fiction et réalité

Si Le Majordome joue avec la vérité historique, c’est pour mieux illustrer les luttes sociales et raciales qui ont façonné l’Amérique du XXe siècle. Cecil Gaines devient un témoin silencieux mais essentiel, traversant les époques avec une résilience admirable. À travers lui, le spectateur assiste aux grands bouleversements de l’Histoire : la ségrégation, le mouvement des droits civiques, jusqu’à l’élection de Barack Obama. Ce choix narratif, bien que parfois critiqué pour son manque de fidélité à la réalité, permet de concentrer des décennies de conflits et d’espoir dans un récit poignant et accessible.

Un casting cinq étoiles et une performance magistrale de Forrest Whitaker.

Autour de Whitaker, le casting brille. Oprah Winfrey, dans le rôle de Gloria, l’épouse de Cecil, surprend par son naturel et sa sensibilité, incarnant à la fois le soutien et le poids des sacrifices familiaux. David Oyelowo, en fils rebelle, se montre tout aussi percutant, ajoutant un contrepoint nécessaire au personnage principal. Les rôles secondaires, incarnant les présidents américains, sont portés par des acteurs tels que Robin Williams, John Cusack et Alan Rickman, chacun insufflant une personnalité marquée à ces figures historiques.

Forrest Whitaker transcende littéralement le rôle de Cecil. Il incarne avec une subtilité désarmante cet homme effacé mais porteur d’une profonde dignité. Chaque regard, chaque silence témoigne d’une vie marquée par la douleur, mais aussi par une inébranlable foi en l’avenir.

Déjà connu pour ses rôles marquants dans Le Dernier Roi d’Écosse, Bird ou Ghost Dog, Whitaker ajoute ici une corde supplémentaire à son arc en livrant une performance d’une retenue et d’une intensité rares.

Un réalisateur au style affirmé

Lee Daniels, après Precious, poursuit ici son exploration des récits sociaux. Son style oscille entre un réalisme parfois brutal et un mélodrame assumé. Avec Le Majordome, il déploie une mise en scène élégante, où chaque détail – des costumes à la musique – contribue à plonger le spectateur dans l’époque. Cependant, il cède parfois à la tentation du pathos, rendant certaines scènes presque trop appuyées.

Un hommage à la résilience.

Ce qui distingue Le Majordome des autres drames historiques, c’est son humanité. À l’image de films comme La Couleur des Sentiments ou Green Book, il met en lumière ces figures invisibles qui, dans l’ombre, ont contribué à façonner les grandes révolutions. La relation entre Cecil et son fils, tiraillée entre soumission et militantisme, illustre à merveille les dilemmes des générations confrontées au changement.

Si le film impressionne par sa portée émotionnelle, il pèche parfois par un certain académisme. Les scènes édifiantes, bien qu’efficaces, manquent parfois de subtilité. Le rythme s’essouffle dans sa deuxième moitié sans pour autant, la rendre moins intéressante. Il y a bien quelques clichés dans certaines interactions, ayant pour effet d'amoindrir légèrement l’impact du propos.

Je m'explique, sans trop spoiler..

Quand je parle d'un style trop académique, je souligne certaines scènes du film. Bienn que symboliques et émouvantes, Lee Daniels tombent dans un traitement un peu trop didactique.

Par exemple :

La confrontation entre Cecil et son fils Louis : Les disputes père-fils sur les méthodes de lutte pour les droits civiques sont importantes, mais elles sont parfois trop schématiques, réduisant les arguments à des oppositions binaires. Louis représente le militantisme intransigeant, tandis que Cecil incarne la résilience discrète, mais cette dynamique est répétée de manière un peu trop appuyée, ce qui peut donner une impression de déjà-vu.

Autre exemple :

Le montage, enchainant les années qui défilent et les présidents qui se succèdent au fil des événements historiques : Les interactions de Cecil avec les différents présidents sont souvent marquées par des dialogues qui expliquent un peu trop directement les enjeux historiques.

Prenons la scène où Richard Nixon offre des cadeaux pour "s'attirer la sympathie" de ses employés, elle illustre bien son opportunisme, mais de manière presque caricaturale, rendant le moment moins nuancé, presque impertinent.

Un autre exemple d'interaction un peu trop simpliste entre Cecil et un président, se trouve dans la scène avec Lyndon B. Johnson, où ce dernier est montré de manière exagérément caricaturale.

La scène où Johnson discute de politiques sociales tout en étant en position inconfortable dans les toilettes est une tentative d'humaniser ou de désacraliser le personnage, mais elle tombe dans une farce qui contraste beaucoup trop avec le ton sérieux du reste du film.

Si cette scène vise à apporter une touche de légèreté, elle peut donner l’impression de diluer l’impact émotionnel et historique, réduisant Johnson à un comportement trivial alors qu’il a joué un rôle clé dans la signature du Civil Rights Act. Cela illustre une tension dans le film entre la volonté de rester fidèle aux événements historiques et le besoin de simplifier ou dramatiser les interactions pour capter l’attention du public.

Une œuvre incontournable !

Le Majordome a ses défauts, mais c'est bel et bien une œuvre exceptionnelle et bien plus qu’une chronique historique ; c’est une ode au courage et à la résilience.

Porté par un casting brillant et une performance inoubliable de Forrest Whitaker, le film rappelle que l’Histoire se joue parfois dans l’ombre, dans les gestes discrets de ceux qui servent.

Lee Daniels signe ici une œuvre vibrante et nécessaire, une plongée dans l’intime pour mieux éclairer le collectif. Si vous cherchez un film à la fois poignant et édifiant, Le Majordome est une œuvre incontournable, une expérience à ne pas manquer.

Sylvain Léon

Le 23 septembre 2019

Une appréciation personnelle de 17/20, on se laisse porter par la prestation de Forrest Whitaker.

Les avis de Zap & Mat

Zap & Mat n'ont vraiment pas l'air d'accord !

Zap, Mat, que se passe t il ?

Zap

Moi, ce que j’aime avec Le Majordome, c’est qu’il te donne une sorte de "best of" de l’histoire américaine, mais avec un angle ultra-humain. T’imagines, un mec qui bosse à la Maison-Blanche et voit défiler Kennedy, Nixon, Reagan... tout ça pendant qu’en dehors, son propre fils se fait arrêter pour des sit-in ? C’est la petite histoire dans la grande, et franchement, ça percute.

Et puis bon, Forrest Whitaker... Comment dire ? Ce gars-là peut te faire pleurer en disant juste "bonjour, monsieur le président". Sa performance, c’est de l’orfèvrerie émotionnelle. Alors oui, c’est parfois un peu scolaire, mais tu ressors en ayant appris des trucs tout en te sentant un peu meilleur humain. C’est pas beau, ça ? À voir au moins une fois dans sa vie, avec une boîte de mouchoirs à portée de main.

Mat

Un film qui transcende les clichés

Je vais être franc : quand je vois "drame historique", je m’attends à un truc solennel qui te matraque avec son message. Et là, surprise ! Le Majordome réussit à raconter une histoire puissante sans te faire la leçon. C’est tout en nuances, avec un héros qui n’a rien d’un révolutionnaire, mais qui, à sa manière, incarne un vrai courage.

Et ce casting, sérieux ? Oprah Winfrey, impeccable en femme de caractère. Alan Rickman et Jane Fonda en Ronald et Nancy Reagan, c’est le genre de contre-emploi qui te rappelle à quel point ces acteurs sont des caméléons. Et évidemment, Forrest Whitaker, qui livre une performance si sobre et poignante que tu oublies que tu regardes un acteur.

C’est une plongée fascinante dans l’envers du décor des luttes pour les droits civiques, avec une réalisation qui, malgré quelques facilités, reste d’une élégance rare. Si tu cherches un film qui te remue sans tomber dans la démagogie, Le Majordome est un excellent choix.

La notoriété

Le Majordome est sorti le 11 septembre 2013 et a cumulé 1 932 081 entrées en France.

Lors de sa sortie en 2013, Le Majordome a marqué les esprits, particulièrement aux États-Unis, où il a trouvé un écho puissant en raison de ses thèmes liés aux droits civiques et à l’histoire afro-américaine. Avec un succès au box-office mondial (176 millions de dollars) et des critiques majoritairement positives, le film a su toucher un public large malgré quelques réserves sur son approche académique.

À l’international, ses thématiques universelles sur les inégalités et les luttes pour la justice sociale lui ont permis de trouver une audience attentive, bien que certains aient trouvé son style un peu formaté. Malgré son absence remarquée aux Oscars, il a été salué par des récompenses comme les NAACP Image Awards.

Aujourd’hui, Le Majordome est reconnu comme une œuvre poignante et accessible, souvent revisitée dans des contextes éducatifs ou commémoratifs. Son équilibre entre émotion et réflexion lui assure une place durable parmi les récits sur la lutte pour l’égalité.

IMDB 7.2/10	ALLOCINE 4.2/5
METACRITIC 6.6/10 METASCORE de 65/100	SENSCRITIQUE 6.8/10
ROTTEN TOMATOES 3.9/5 71% d'avis positifs	CINETRAFIC 3.5/5

Résultat au box office

Budget : 25 M$

Recette : 208 M$

Rentabilité : 833 %

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