DA VINCI CODE
- Sly Leon
- 8 oct. 2022
- 7 min de lecture
Ron Howard face au mystère : un nouveau langage pour un nouveau genre.
Pourquoi Da Vinci Code a-t-il suscité autant de critique, est-il devenu un classique du thriller moderne ?
Ma réponse et mon humble analyse, dans la chronique ;) ...
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DA VINCI CODE
Un film de Ron Howard
Année : 2006
Titre original : The Da Vinci Code
Sorti le : 9 novembre 2016
Durée : 2h 32min / 152 min
Genre(s) : Thriller
Scénario : Akiva Goldsman
Nationalité(s) : Américain
Production : Columbia Pictures, Imagine Entertainment, Skylark Productions, Government of Malta
Distributeur : Sony Pictures Releasing International
Récompense(s) : 8 victoires & 21 nominations
Interdit - 16 ans
Thématique et sujets abordés | Les émotions |
Le secret et le pouvoir, Péché et humanité, La quête de la vérité, Manipulation et vérité, Course contre le temps, Mystère ésotérique | Tension, Angoisse, Suspense, Mystère, méfiance, Mélancolie, |
Retrouvez les stars : Tom Hanks, Audrey Tautou, Jean Reno, Ian McKellen, Alfred Molina, Paul Bettany, Jean-Pierre Marielle
Le synopsis :
Une nuit, le professeur Robert Langdon, éminent spécialiste de l'étude des symboles, est appelé d'urgence au Louvre : le conservateur du musée a été assassiné, mais avant de mourir, il a laissé de mystérieux symboles... Avec l'aide de la cryptologue Sophie Neveu, Langdon va mener l'enquête et découvrir des signes dissimulés dans les oeuvres de Léonard de Vinci. Tous les indices convergent vers une organisation religieuse aussi mystérieuse que puissante, prête à tout pour protéger un secret capable de détruire un dogme deux fois millénaire...
Pour voir ou revoir
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La bande annonce
La chronique de Sly

Da Vinci Code, de Ron Howard - 2006
Quand le mystère devient un art.
Il arrive parfois qu’un réalisateur connu pour son humanisme tranquille et son classicisme impeccable décide soudain d’emprunter un chemin plus sinueux. Avec Da Vinci Code, Ron Howard quitte ses terrains familiers — le drame lumineux (Apollo 13), la comédie maîtrisée (En direct sur Ed TV), ou le biopic sensible (Un Homme d'exception) — pour s’aventurer sur un territoire qu’il n’avait encore jamais exploré : le thriller ésotérique, ce cinéma fait de couloirs et de symboles où chaque plan doit porter du sens.
C’est peut-être là que réside la première audace du film : Howard, cinéaste de la clarté narrative, s’attaque à un récit où tout repose sur l’ambiguïté.
Une mise en scène qui cherche un nouveau rythme
Le réalisateur adopte un style plus dense, plus nocturne que d’habitude. Fini la lumière franche de ses œuvres précédentes : Da Vinci Code s’enveloppe de tableaux, de sculptures, de bas-reliefs qui deviennent autant d’indices visuels. Howard expérimente. Il ralentit, il accélère, il juxtapose l’action à les flashbacks saturés de symboles, comme s’il tentait de trouver la bonne équation pour traduire un roman réputé inadaptable.
La mise en scène n’est pas toujours parfaitement fluide — on le lui a reproché — mais elle possède une qualité rare : elle ose créer un langage propre, entre le documentaire d’art et le thriller conspirationniste. Une tentative audacieuse, parfois maladroite mais souvent fascinante.
Un casting exceptionnel, porté par une une légende vivante
L’autre force du film réside dans son casting, conçu comme une constellation.
Tom Hanks, en Robert Langdon, incarne un intellectuel tout sauf arrogant : un homme de raison face à un monde qui se fissure. On peut discuter de sa retenue, mais elle joue en faveur du film : Langdon n’est pas un héros d’action, mais un enquêteur cérébral, presque dépassé par l’ampleur du mystère.
Audrey Tautou apporte une fragilité discrète, encore empreinte de son aura Amélie Poulain, qui contraste avec la froideur des lieux qu’ils traversent.
Mais le joyau du casting reste incontestablement Ian McKellen, génial dans son rôle d’érudit ambigu, mélange de charme et de duplicité. Sa seule présence suffirait presque à justifier le film tant il en capte l’essence : l’intelligence comme spectacle.
Jean Reno, solide mais sous-exploité, et Alfred Molina, impeccable de rigueur, complètent ce tableau hétéroclite mais cohérent.
L’adaptation : entre fidélité et stratégie
Adapter le roman de Dan Brown signifiait forcément choisir. Ron Howard reprend la colonne vertébrale de l’intrigue, ses symboles, sa mécanique d’énigmes. Mais il en atténue certains aspects, notamment les thèses religieuses les plus polémiques, au profit d’un récit plus grand public.
Là où le livre étouffe parfois sous le poids des détails, le film cherche au contraire à aérer, quitte à lisser certains propos. On pourrait le regretter, mais l’objectif est clair : rendre le mystère lisible sans le vulgariser.
Et c’est précisément ce qui fonctionne. Le spectateur a l’impression de participer à un jeu de piste, d’assembler les pièces d’un puzzle qui dépasse ses personnages. Ce n’est pas un film qui s’impose : c’est un film qui implique.
Un thriller érudit qui annonce un tournant dans la carrière de Howard
Ce qui frappe, avec le recul, c’est que Da Vinci Code marque une transition dans la filmographie du réalisateur.
Après ce film, Howard ne filmera plus jamais tout à fait de la même manière. On retrouve dans ses œuvres ultérieures — Frost/Nixon, Anges et démons, Rush et Inferno — un intérêt nouveau pour la tension intérieure, pour les récits labyrinthiques, pour la confrontation intellectuelle.
Le film agit comme une charnière : un moment où Howard tente de réinventer son cinéma en étirant sa grammaire visuelle vers quelque chose de plus opaque, de plus mystérieux.
Il n’a pas tout réussi. Certaines scènes sont trop bavardes, d’autres trop appuyées, parfois involontairement amusantes. Mais rarement un réalisateur si identifié à un style avait pris un virage aussi risqué — et c’est ce qui rend Da Vinci Code aussi précieux.
Pourquoi le film reste un classique malgré (ou grâce à) ses imperfections ?
Parce qu’il ose.
Parce qu’il refuse la facilité.
Parce qu’il propose un divertissement qui ne prend pas son public pour un enfant.
Parce qu’il a suscité débat, passion, rejet, admiration — bref, parce qu’il a vécu.
Le film est imparfait, mais il est vivant. Et dans une époque saturée de blockbusters interchangeables, Da Vinci Code offre encore ce que beaucoup ont oublié :
le plaisir simple et profond de réfléchir en regardant un film.
Un plaisir rare, et, aujourd’hui encore, une invitation à percer des secrets qui dépassent la fiction.
Sylvain Léon
Le 09 septembre 2022
Une appréciation personnelle de 17/20, j'ai beaucoup aimé l'intrigue...
Qu'en disent nos deux compères ?
🎭
Mat & Zap ont découvert Da Vinci Code
Zap : « Bon… alors je vais le dire tout de suite : Da Vinci Code, c’est du sérieux qui se prend beaucoup trop au sérieux. Deux heures trente de gens qui chuchotent dans des musées, qui décrivent des tableaux comme si on passait le bac philo, et Tom Hanks qui court comme si la vérité du monde dépendait de ses chaussures. J’ai rien contre les énigmes, mais là, j’avais presque envie de laisser un Post-it sur la Joconde pour lui dire : “Hé Mona, t’aurais pas pu faire un sourire plus clair ?” »
Mat : « Zap, tu es incorrigible. C’est justement ce que j’adore : un blockbuster qui ose demander au spectateur d’utiliser plus de trois neurones ! C’est élégant, c’est dense, c’est ambitieux. Tu réalises que Ron Howard, le réal d'Apollo 13 et Cinderella Man, a osé plonger dans un thriller ésotérique à base de symboles cachés, d’architecture sacrée et de secrets millénaires ? C’est un pari audacieux. Et il le réussit plutôt pas mal. »
Zap : « Réussit… Mouais. On peut en parler. Parce que parfois, à force de parler de Graal, de Da Vinci et de lignée sacrée, j’avais l’impression d’être dans une conférence de fac un vendredi soir. Certains dialogues, mon ami, certains dialogues… On entend la salle soupirer. Et Tom Hanks, avec sa coupe improbable — pardon, mais je ne peux pas faire comme si je n’avais pas vu ça — il semble parfois coincé entre deux pages de Wikipédia. »
Mat : « Oui, mais tu oublies l’essentiel : l’atmosphère ! Le Louvre désert, la cryptex, l’ouverture dans les salles d’art, Ian McKellen en génie flamboyant… Tout ça, c’est du cinéma pur. Et puis, on ne va pas reprocher à un film d’être bavard quand il traite de symbolisme religieux et de complots qui traversent les siècles. C’est son ADN : réfléchir, interroger, secouer un peu les croyances. On ne demande pas à Da Vinci Code de faire des cascades en Smart… »
Zap : « Pourtant, c’est quasiment la seule scène d’action. Une Smart. Une micro-voiture pour un film sur les secrets du Vatican, sérieux ? Heureusement que Jean Reno était là pour donner un peu de… comment dire… d’autorité française au projet. »
MAT : « Ah ça, oui. Jean Reno qui poursuit Tom Hanks dans un Paris nocturne, c’est devenu un sport national. Mais reconnais-le : malgré ses défauts, le film reste saisissant. Il y avait une vraie magie lors de la découverte. Un mélange de mystère, de transgression, de sensations nouvelles. C’était audacieux, unique, une sorte de brouillard sacré dans lequel Howard nous invitait à nous perdre. »
ZAP : « Je te l’accorde : pour l’époque, c’était une claque. Un thriller américain qui parle d’art, de religion, d’hérésie et de secrets codés, c’était inédit. Et même si parfois ça s’écoute parler plus que ça ne raconte, au moins… ça raconte quelque chose. »
MAT : « Voilà ! Tu vois que tu l’aimes. Au final, Da Vinci Code a ses maladresses — mais son charme intellectuel et son aura polémique restent intacts. C’est un film qui divise, qui fait parler, qui intrigue. Et rien que pour ça : il mérite sa place dans la vidéothèque idéale du cinéphile. »
ZAP : « D’accord… mais je garde mon droit de rire à chaque fois que Langdon sort un nouveau symbole de sa manche comme un magicien fatigué. »
MAT : « Et moi, je garde mon droit de te rappeler qu’un blockbuster qui stimule le cerveau, ce n’est pas tous les jours. »
À très vite les amis !
La notoriété
Da Vinci Code est sorti le 17 mai 2006 et a cumulé 4 0189 814 entrées en France.
Da Vinci Code s’impose dès 2006 comme un phénomène mondial, porté par le succès colossal du roman et la présence de Tom Hanks. Le film dépasse les 850 millions de dollars au box-office, devenant l’un des plus gros succès de l’année.
Sa notoriété est renforcée par les polémiques religieuses et les débats qu’il suscite dans de nombreux pays, ce qui lui offre une visibilité médiatique exceptionnelle. Malgré des critiques contrastées, il marque durablement la culture populaire et installe Robert Langdon comme une figure emblématique du thriller ésotérique, ouvrant la voie à une trilogie internationale.
IMDB 6.6/10 | ALLOCINE 2.8/5 |
METACRITIC 6.3/10 METASCORE de 46/100 | SENSCRITIQUE 5.1/10 |
ROTTEN TOMATOES 3.4/5 25% d'avis positifs | CINETRAFIC 2.9/5 |
Résultat au box office
Budget : 125 M$
Recette : 850 M$
Rentabilité : 680 %
Présent dans plusieurs TOP Listes !

TOP Film thriller 2006
Dans la vidéothèque idéale du cinéphile








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