On se demandait tous si on allait revoir Will Smith à l'écran !
C'est chose faite, pas au cinéma, mais pour les heureux détenteur de la chaine privée AppleTv, faites vous plaisir.
ÉMANCIPATION
Un film de Antoine Fuqua
Année : 2022
Sorti le : 9 décembre 2022 sur AppleTV
Durée : 2h 12min / 132min
Genre(s) : Drame, historique, aventure
Scénario : Bill Collage
Nationalité(s) : Américain
Distributeur : Apple TV+
Récompense(s) :
Interdit aux moins de 12 ans
Budget : ?? M$
Recette : ?? M$
Rentabilité : ... %
Retrouvez les stars : Will Smith, Ben Foster, Charmaine Bingwa, Gilbert Owuor, Ronnie Gene Blevins
Le synopsis :
La glorieuse histoire de Peter, un homme qui échappe à l’esclavage grâce à son intelligence, son inébranlable foi et son amour pour sa famille. Entre des chasseurs sans pitié lancés à sa poursuite et les redoutables marais de la Louisiane, il part à la conquête de sa liberté.
La bande annonce
La chronique de Sly
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Emancipation, de Antoine Fuqua (2022)
ATTENTION ! Spoil alert !
Lisez ce qui suit uniquement après avoir vu le film
La deuxième "claque" de l'année.
Jeux de mots trop facile diront certains, osé pour d'autres, mais la vérité, c' est que ne l'ai même pas fait volontairement :/ ! La première "claque" visuelle c'était Top Gun Maverick...
Pour en revenir à ce fâcheux épisode de la gifle, revoir Will Smith à l'écran n'était pas gagné d'avance. Après cette polémique lors des Oscars 2022 que chacun jugera bon d'être en accord ou pas avec la réaction de l'acteur, j'ai trouvé que les conséquences liées à son acte étaient disproportionnées. Quand bien même, il méritait une sanction, celle de voir les producteurs le lâcher à ce point, abandonner des projets déjà ou quasi signés (Netflix (Fast and Loose, Bright 2), Sony (Bad Boys 4) ...) est pire qu'une humiliation.
Heureusement, un homme a choisi de poursuivre son travail, sachant faire la part des choses, très certainement. C'est donc tout naturellement qu'Antoine Fuqua et Will Smith ont été au bout du projet Emancipation, pour notre plus grand plaisir...
C'est sur un ton très feutré, qu' Emancipation se devait de sortir des sentiers battus, pour explorer la zone d'ombre dans cette période aussi sombre soit elle, de la guerre de sécession de l'histoire des États-unis...
La thématique de l'esclavage est scabreuse, de toute évidence puisqu'un nombre incalculable de chef d'œuvre ont vu le jour ses dernières années pour nous relater des faits tous aussi poignants les uns que les autres.
Je n'en citerais que quelques uns, qui m'ont sensiblement marqués, 12 Years a Slave de Steve McQueen (II) sorti en 2014, Amistad qui a vu le jour en 1997 du grand Steven Spielberg, le biopic sorti en 2013 nommé Le Majordome de Lee Daniels, The Free State of Jones sorti en 2016 réalisé par Gary Ross et un dernier, Glory d'Edward Zwick sorti en 1990.
Vous voyez, voila cinq grand film abordant l'esclavage, parfois avec des points de vues différents mais dans l'ensemble, on a bien compris la douleur et la souffrance qu'a enduré le peuple noir sur le continent Américain.
Et bien, malgré tous ces chefs d'œuvres absolus du septième art, Emancipation tire son épingle du jeu et ne demande qu'à sortir du silence. Antoine Fuqua l'a compris, il fallait pointer du doigt la notion de liberté.
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La vie d'esclave de Peter et sa famille, semble curieusement paisible, ils travaillent dans des champs de coton, mais l'essentiel est là , ils sont ensembles.
Le tableau va très rapidement se retrouver mise à mal par un homme, sans fois, ni loi et qui n'a aucune pitié, aucune autre ambition que de semer la peur sur son passage jusqu'à marquer au fer rouge les hommes noir pour leur faire comprendre qu'il en est le propriétaire.
Outre son charisme accentué par les nombreux plans de face, souvent dans un silence de plomb, un regard de tueur, sa barbe mal taillé, sa vieil pipe et ses chiens, l'esclavagiste Jim Fassel incarné par Ben Foster (Hostiles 2017), semble être le plus intelligent de tous mais, pour lui donner une réelle importance dans ce long métrage, je trouve qu'il lui manque un brin de folie et de violence.
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Il observe ses esclaves comme un chasseur observant sa proie avant de l'abattre, il comprend très vite que la naïveté et la peur de certains est une force pour se voir régner en maître et se faire obéir et comme il y a toujours un opposé, il se rend vite compte qu'un homme n'a peur de rien.
[SPOIL ALERT]
Je ne pense pas être le seul à voir les choses comme je vais vous le décrire, mais la façon dont A. Fuqua nous parle de cette histoire, aussi terrible qu'elle soit, m'a fait prendre conscience de certaine chose.
Peter, est interprété ici par un Will Smith assez bluffant, fuyant Jim Fassel et ses hommes de mains durant plusieurs heures, dans des forets escarpées, à se cacher dans des marais infestés de crocodiles. Il embarque avec lui d'autres esclaves pour leur offrir cette liberté, chacun fait ce qu'il peut, avec sa fatigue, ses blessures.
Ils se séparent, des heures durant j'imagine ! Ils ne prennent absolument pas la même route, mais nous, ne suivront que Peter.
Et là ! à la surprise générale, on les retrouve au beau milieu d'un marais ! le moment est assez improbable, mais passons... Le choix de la scène qui suit, est forte, et renforce la volonté de Peter à s'en sortir, à fuir coûte que coûte.
Qu'est ce que la liberté ?
Tout ça pour se rendre compte, qu'il ne sort pas vraiment vainqueur de son évasion, de sa quête de liberté, n'en ressort pas libre comme il l'imaginait pour retrouver sa famille ! C'est instant précis, est pour moi, le point le plus fort du film.
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Oui l'armée le sauve, d'une certaine façon, mais vous n'avez pas l'impression que, ce que veut nous dire le réalisateur, nous faire comprendre, c'est que nombreux sont ces hommes, noir, à cette même époque, à ne pas avoir eu le choix de la liberté, puisque l'armée leur a gentiment fait comprendre de rejoindre les rangs pour se battre.
Persuadé de la bonne parole de Lincoln, on lit sur le visage de Peter que sa liberté n'a pas de prix. [SPOIL ALERT]
Emancipation est une très belle réalisation, autant sur le fond que la forme, la belle photographie de Robert Richardson est sublimée par cette teinte légèrement sépia à la dominance de noir, de blanc et de surexposition là où les paysages s'y prêtent.
Même si Will Smith semble cabotiner un peu par moment, sa prestation est remarquable et aurait pu, dans un autre contexte lui permettre d'être un lice pour une statuette dorée.
Sylvain Léon
Le 22 décembre 2022
Un bon 15/20, une histoire à la fois forte et criante de vérité!