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Mathilde E.

MISS POTTER

Dernière mise à jour : 11 janv. 2023

Miss Potter n'a pas fait chavirer le cœur des Français, une cote de popularité en berne certainement à cause d'un manque d'intérêt ou, de connaissance de l'écrivaine Beatrix Potter. Elle a tout de même écrit 23 contes pour enfant dont Jeannot Lapin, Pierre Lapin ou encore, Toto le Minet. Toutefois, Miss Potter trouve, un second souffle et ses fans hors salles.


Miss Potter n'a pas satisfait tout le monde et surtout pas en France.

​Tout juste la moyenne sur les sites de critiques, pour un film qui semble ravir les pays anglophones. Un biopic qui a sûrement intéressé les fans de l'auteure.

Les chiffres sont simple à lire, les producteurs ont tout juste rentabilisé le film.


MISS POTTER

Un film de Chris Noonan

  • Année : 2006

  • Sorti le : 28 mars 2007

  • Durée : 1h33min / 93min

  • Genre(s) : Comédie, Drame, Biopic, Familiale

  • Nationalité(s) : Américain

  • Distributeur : Bac Films

  • Récompense(s) : 3 Nominations

Tous publics à partir de 10 ans


Budget : 30 M$

Recette : 35 M$

Rentabilité : 116%



Retrouvez les stars : Renée Zellweger, Ewan McGregor, Emily Watson, Barbara Flynn, Bill Paterson, Lucy Boynton, Matyelok Gibbs, Lloyd Owen, Anton Lesser, David Bamber


Le synopsis :

A l'époque de l'Angleterre victorienne, Beatrix aurait seulement dû rêver d'un beau mariage, comme toutes les jeunes femmes de sa condition, mais elle s'intéressait à beaucoup trop de choses. La nature et les animaux la fascinaient, tout comme les sciences, le dessin et la peinture. Il n'aura fallu qu'une lettre illustrée pour que son destin bascule, il aura fallu tout son courage pour qu'elle puisse vivre, aimer et exister comme aucune femme avant elle.

Elle a racheté les immenses paysages de la campagne anglaise qui l'ont inspirée pour en faire don aux générations futures, et aujourd'hui ses livres se vendent toujours autant, mais au-delà de son œuvre, Beatrix Potter était une femme exceptionnelle, aussi avant-gardiste qu'imaginative, aussi fragile que puissante. Il est temps de découvrir sa fascinante histoire...


La bande annonce



La chronique de Mathilde

| Copyright Phoenix Pictures


Miss Potter, de Chris Noonan (2006)



Miss Potter incarne la quintessence de la tolérance

et de la générosité...


Véritable fer de lance de la lancée féministe du cinéma contemporain, Miss Potter amène avec bon goût et légèreté des lieux communs et thèmes polémiques dans le canevas de son scénario. En effet, c’est dans l’Angleterre victorienne que Beatrix Potter s’oppose à l’autorité paternelle et à l’opinion réductrice de sa mère pour épouser l’homme qu’elle aime, après avoir juré de ne jamais se marier.

Adaptation d’une histoire vraie, ce film sur l’amour, la liberté et l’acte de création par la femme à une époque où une jeune fille se mariait et se taisait, a dû inspirer bien des artistes d’aujourd’hui.

Toujours souriante, jamais bougonne, souvent fofolle et pleine d’espoir, Beatrix nous est présentée par divers flashbacks de son enfance, où pendant que son frère transperce le thorax de pauvres papillons d’aiguilles impitoyables, Beatrix dessine à la perfection les animaux qui l’entourent –une perfection peu crédible pour une gamine, soit dit en passant, mais qu’importe-. Véritable ménagerie où vivotent paisiblement oiseaux, souris et lapins, sa chambre lui sert également d’atelier d’écriture et de peinture. Depuis toujours, Beatrix peint ces animaux, ses amis, et leur invente des prénoms, des histoires, un avenir.

C’est lorsque son premier éditeur accepte son projet qu’elle fait la rencontre de Norman Warne, son éditeur attitré, cadet de l’entreprise familiale. Une histoire un peu naïve s’ensuit mais ce n’est pas tant l’histoire que son traitement qui mérite le détour.

Le maquillage de Renée Zellweger est tel qu’elle semble toujours en proie aux plus vifs sentiments, tristesse comme euphorie, le rouge s’étalant sur ses joues et la lumière des yeux emplis d’émotions allumant son visage d’une expressivité peu répandue. D’habitude pourtant, le maquillage empêche les acteurs de rougir, et doivent alors exprimer toute émotion à grand renfort de cris, gestuels et flots de paroles, au détriment de l’expressivité pure et simple d’un visage sans afféteries.

C’est donc contre l’avis de ses parents qui refusent un « commerçant » dans la famille, que Beatrix accepte de se marier avec Norman. Mais les choses n’iront pas comme elles furent prévues, et Beatrix se réfugie à nouveau dans son univers d’animaux et d’amis fictifs qui, grâce à Norman, ont justement trouvé grâce aux yeux des lecteurs, et surtout de ses parents.

Le scénario est donc assez bateau, mais les paysages sont d’une fulgurante beauté, les lettres décachetées, rédigées d’une fine écriture d’encre à la plume, les enveloppes bombées par le repli des épîtres et les romances animalières au coin du feu ne peuvent que réjouir le spectateur attendri par une candeur légèrement ombragée par les vicissitudes de la vie.

L’évolution du personnage de Beatrix est intéressante en ce qu’elle reste fidèle aux valeurs du protagoniste qui, en dépit des écueils de l’existence, retrouve toujours son enthousiasme et la joie de vivre qui font quelque peu oublier le caractère tout public du film, et donc parfois un peu enfantin.

C’est là une bien belle histoire qui se finit plus ou moins bien, qui a le mérite de passer par des chemins inattendus, de proposer un environnement séduisant et des dessins d’une qualité telle qu’ils en deviendraient vivants, comme aux yeux de l’illustratrice.

Enfin, c’est bien sûr la veine féministe sans être machiste –car aujourd’hui, le féminisme est une notion trop galvaudée- qui fait de Miss Potter un film à regarder et à réfléchir, retraçant l’aventure d’une héroïne artistique poussée par ses rêves, ses ambitions, et surtout jamais freinée par les « qu’en dira-t-on » de ceux dont, finalement, on se contrefiche, l’important étant de vivre comme bon nous semble.

Comme disait Oscar Wilde : « l’égoïsme c’est de vouloir que les autres vivent comme nous ». Miss Potter incarne donc la quintessence de la tolérance et de la générosité, la fine fleur du féminisme sans excès ni revendications machistes.

Miss Potter, c’est ce petit film léger, que vous reverrez au détour d’un weekend à la campagne ou entre deux créations artistiques, si vous en avez l’âme. Mais vous y prendrez chaque fois un plaisir non contenu face à un équilibre solide entre sérieux et frivolité, engagement et art divertissant, entre l’amour et la mort et bien sûr, entre mélancolie, et pure réjouissance de la vie.

Mathilde Esperce

Le 22 juillet 2017

Une appréciation personnelle de 14/20

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