Un biopic poignant !
AMERICAN SNIPER
Un film de Clint Eastwood
Année : 2015
Sorti le : 18 février 2015
Durée : 2h12m / 132 min
Genre(s) : Biopic, Guerre, Drame
Nationalité(s) : Américain
Distributeur : Warner Bros. France
Récompenses : 1 prix et 11 nominations
Budget : 58.8 M$
Recette : 621 M$
Rentabilité : 1057 %
Retrouvez les stars : Bradley Cooper, Sienne Milller, Luke Grimes, Jake McDorman, Kevin Lacz, Cory Hardrict, Navid Negahban, Keir O'Donnell, Kyle Gallner
Le synopsis
Tireur d'élite des Navy SEAL, Chris Kyle est envoyé en Irak dans un seul but : protéger ses camarades. Sa précision chirurgicale sauve d'innombrables vies humaines sur le champ de bataille et, tandis que les récits de ses exploits se multiplient, il décroche le surnom de "La Légende". Cependant, sa réputation se propage au-delà des lignes ennemies, si bien que sa tête est mise à prix et qu'il devient une cible privilégiée des insurgés. Malgré le danger, et l'angoisse dans laquelle vit sa famille, Chris participe à quatre batailles décisives parmi les plus terribles de la guerre en Irak, s'imposant ainsi comme l'incarnation vivante de la devise des SEAL : "Pas de quartier !" Mais en rentrant au pays, Chris prend conscience qu'il ne parvient pas à retrouver une vie normale.
La bande annonce
La chronique de Mathilde
| Copyright Warner Bros.
American Sniper, de Clint Eastwood (2015)
ATTENTION SPOIL ALERT !
Si vous n'avez pas vu le film, ne lisez pas ce qui suit ...
Objectif atteint !
Clint Eastwood a toujours été considéré comme un Américain très patriotique. Nombreux sont ses films qui dressent des États-Unis le portrait d’une glorieuse nation, dont les soldats ayant servi aux fronts (de la guerre du Viet Nam en passant par les champs de batailles irakiens) ne sont rien de moins que des héros.
Quel surprise ! American Sniper fait partie de ces films.
Chris Kyle s’aperçoit qu’il a une vie merdique au fin fond du Texas, et décide de s’engager dans l’armée. Le cowboy devient un tireur d’élite renommé, tant chez ses collègues de la Navy Seal que chez les « méchants ».
Oui, parce qu’ici et comme le fait si bien la philosophie des films de guerre américain, tout est noir et blanc. Les Américains sont de gentils bonshommes qui doivent retrouver femmes et enfants, et les Irakiens sont des « sauvages » à abattre coûte que coûte. « Pas de quartier » donc, dans ce scénario cliché et planplan qui ne nous fait nullement trembler avec le héros lorsque celui-ci prie pour qu’un gamin ne s’arme pas d’un lance-roquette abandonné sur le trottoir.
Clint Eastwood ne s’attarde ni sur le spectaculaire d’une mise en scène qui, quoi que soignée, ne provoque aucune palpitation, ni sur le gâchis de cette guerre interminable, ni sur rien. Il ne prend aucun partie, ne s’engage dans aucun domaine, ne prend pas de risque, ne montre rien de nouveau, ne nous apprend rien, bref, du déjà vu cent fois, ne serait-ce que dans le très célèbre Démineurs (Kathryn Bigelow, 2009) qui avait le mérite de nous tenir en haleine du début à la fin.
Comme quoi, là où Clint Eastwood nous montre les femmes, « objets agréables à contempler », comme n’étant bonnes qu’à se faire engrosser, Kathryn Bigelow, elle, excelle dans la profusion jouissive de testostérone et d’adrénaline qui font battre le cœur à cent à l’heure et au rythme des explosions de cervelles.
Pourtant, quelques amorces scénaristiques étaient bonnes à prendre...
La balle au ralenti au moment de tuer « le Boucher » évoque l’addictif jeu vidéo Sniper Elite (505 Games, 2014), le traumatisme subi par notre Légende rappelle les visions d’Owen Hunt dans Grey’s Anatomy (Shonda Rhimes, 2005-2015) etc.
Sauf que tout s’arrête là. Rien n’est creusé, rien n’est étudié en profondeur. Regardez le JT, visionnez Harrison’s Flowers (Elie Chouraqui, 2000) et les reportages de journalistes sur le terrain, bref, soyez à la page, et vous découvrirez de manière plus jubilatoire et instructive ce que notre Clint n’a fait qu’effleurer du bout des doigts.
Voila. American Sniper filme sans ambition une guerre de notoriété publique et met en exergue l’héroïsme des soldats américains, cette chair à canon qui s’engage volontairement et qui attend un « merci » en retour.
<< Merci, mais non merci.>>
Une fin "heureuse" dans le meilleur des mondes, puisque qu’à quelques dizaines de milliers de kilomètres, tout va bien, la guerre est dans un autre univers et basta. Le devoir accompli comme un des cinq Piliers de l’Islam, notre héros rentre chez lui, quelques images subsistant encore dans son esprit engourdi, mais avec finalement toute sa tête et son corps. Et c’est parti pour vivre le Rêve Américain avec la femme la plus patiente de la Terre, et pour nous la satisfaction plus ou moins prononcée de s’être diverti pendant à peu près deux heures. Bon au moins, on ne s’ennuie pas. C’est déjà ça ! Mathilde Esperce.
14/20
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