Une chronique signée Sylvain Léon

Le 10 mai 2020

Aftermath, Elliott Lester - 2016

Un drame plus complexe qu'il n'y parait !

​

  Qui y a t-il de plus dramatique dans une vie que de perdre un ou des proches, et surtout quand cette disparition est la conséquence d'un accident, quel qu'il soit !

Ce scénario catastrophe est signé Javier Gullón (Enemy - 2014) avec au commande, Elliott Lester, qui n'est pas le plus connu des réalisateurs (Blitz - 2011), mais il faut bien un début de carrière...

​

Elliott Lester a sublimé ce scénario en mettant en scène les conséquences d'un crash aérien avec deux points de vues diamétralement opposés.

Deux hommes, deux pères de famille vivant la même tragédie avec des émotions aux apparences similaires, la tristesse, la douleur ou encore la colère sont vécus par les deux personnages. 

​

Roman, campé par un Arnold Schwarzenegger surprenant et émouvant comme dans Maggie (2015), rentre chez lui plus tôt ce jour là, après une bonne journée de travail. Un temps précieux, pour préparer le retour de son épouse et de sa fille enceinte, arrivant par le premier avion le lendemain. 

Jake, Scoot McNairy, contrôleur aérien, vit une journée ordinaire jusqu'au moment où, sa rigueur habituelle lui fera défaut juste une demie seconde.

Cette demie seconde là, c'est ce qui suffira à faire basculer la vie de ses deux personnes. Ils ne se connaissent pas, et pourtant leur histoire sera liée à jamais.

​

L'épreuve est tout simplement insurmontable, quelque soit notre position ou notre implication, c'est la force de cette réalisation, la complexité autour des émotions, le besoin de réponses d'un être humain face à la perte de ses proches, le deuil, les questions sans réponses, la vie après le drame...

E. Lester manipule aisément toutes ces nuances mais, malheureusement, le rythme et l'intensité ne décollent pas quand il le faut, laissant quelques téléspectateurs sur le tarmac.

L'approche se voulait ingénieuse, est-ce un manque de créativité, ou juste l'envie de garder le cap du film dramatique pure ? 

C'est le principale reproche qu'on peut faire sur la mise en scène proposée et le dénouement de son arc littéraire. 

Quoi qu'il en soit et avec beaucoup de certitude, Aftermath ne pouvait pas prétendre à une sortie en salle sans exploiter mieux que ça le genre thriller qui est avancé par les têtes pensantes des maisons de productions. 

La belle prestation de notre Schwarzy international suffit pour passer un bon moment !

​

Sly L.

12/20