YOUR NAME
- Sly Leon
- il y a 2 jours
- 7 min de lecture
Your Name — Le fil rouge entre deux âmes
Ils ne vivent pas à la même époque, pourtant leurs destins se rencontrent. Découvrez pourquoi Your Name captive des millions de spectateurs à travers le monde.
La réponse dans la chronique..
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YOUR NAME
Un film de Makoto Shinkai
Année : 2016
Titre original : Kimi no na wa.
Sorti en salle le : 28 décembre 2016
Durée : 1h 50min / 100min
Genre(s) : Animation, Fantastique
Scénario : Makoto Shinkai
Nationalité(s) : Japonais
Distributeur :
Productions :
Récompense(s) : ....
Tous publics
Le synopsis :
Mitsuha, adolescente coincée dans une famille traditionnelle, rêve de quitter ses montagnes natales pour découvrir la vie trépidante de Tokyo. Elle est loin d’imaginer pouvoir vivre l’aventure urbaine dans la peau de… Taki, un jeune lycéen vivant à Tokyo, occupé entre son petit boulot dans un restaurant italien et ses nombreux amis. À travers ses rêves, Mitsuha se voit littéralement propulsée dans la vie du jeune garçon au point qu’elle croit vivre la réalité... Tout bascule lorsqu’elle réalise que Taki rêve également d’une vie dans les montagnes, entouré d’une famille traditionnelle… dans la peau d’une jeune fille ! Une étrange relation s’installe entre leurs deux corps qu’ils accaparent mutuellement. Quel mystère se cache derrière ces rêves étranges qui unissent deux destinées que tout oppose et qui ne se sont jamais rencontrées ?
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La chronique de Sly

Your Name, de Makoto Shinkai - 2016
ATTENTION
Si vous n'avez pas vu ce film, la chronique fait état de quelques révélations...
Your Name
Il y a des films qui bouleversent sans jamais hausser la voix. Your Name appartient à cette catégorie rare : celle des œuvres capables de parler directement à notre mémoire émotionnelle, sans détour. Sorti en 2016, le long-métrage de Makoto Shinkai s’est imposé comme une révélation mondiale, non pas pour son intrigue à première vue simple — deux adolescents échangent mystérieusement leurs corps — mais pour la manière dont il transforme cette idée en poème visuel sur le temps, l’amour et la perte.
Ce qui frappe d’abord, c’est cette alchimie entre la légèreté du quotidien et la gravité métaphysique. Shinkai nous fait croire à une comédie romantique adolescente avant de tout renverser : les deux protagonistes, Taki et Mitsuha, ne vivent pas à la même époque. Leur lien défie la logique, le temps et la mort elle-même. Ce qui aurait pu n’être qu’une mécanique scénaristique devient alors une métaphore bouleversante du souvenir, du lien fragile qui unit deux êtres, même séparés par des mondes.
Visuellement, Your Name est une claque — mais une claque douce, lumineuse, presque spirituelle. Chaque plan semble respirer, chaque rayon de soleil effleure l’écran comme une caresse. Shinkai sublime le réel avec un sens du détail quasi mystique : les câbles électriques dans Tokyo, les gouttes de pluie sur une vitre, le vent dans les montagnes. Là où un réalisateur comme Miyazaki s’attarde sur la nature vivante et la magie de l’enfance, Shinkai filme la nostalgie moderne, ce sentiment d’isolement dans un monde connecté. Son Japon est celui d’une jeunesse fragmentée entre modernité urbaine et traditions ancestrales. Taki incarne la ville, Mitsuha le rituel ; et c’est de leur rencontre que naît la beauté du film — l’union du profane et du sacré, du contemporain et du mythologique.
Au cœur de cette mythologie se trouve le musubi, concept japonais signifiant littéralement “nœud” ou “lien”. C’est le fil rouge qui relie les destins, tissé par les dieux, noué par les hommes. Shinkai le rend tangible à travers le bracelet que Mitsuha offre à Taki — un objet devenu emblème du film. Ce fil relie les amants à travers le temps, comme un écho du ruban bleu d’Almodóvar ou du fil invisible des amants d’In the Mood for Love.
Le musubi, c’est le cœur de Your Name : une idée universelle, traduite dans une forme purement japonaise.
Puis vient la comète. Ce moment où le ciel s’ouvre, où la beauté devient tragédie. L’explosion dans le ciel — d’une précision graphique époustouflante — incarne la collision entre deux mondes : celui du rêve et celui de la perte. D’un geste, Shinkai fait basculer son film du fantastique adolescent à la tragédie cosmique. On pense à Donnie Darko ou à Interstellar, mais là où ces œuvres s’appuient sur la science ou la métaphysique, Your Name se fonde sur l’émotion pure. La comète, ce n’est pas le cataclysme : c’est le souvenir qui se brise.
Et puis, il y a cette scène, ce moment suspendu qui justifie à lui seul l’existence du film : kataware-doki, “l’heure du crépuscule”. Taki et Mitsuha se retrouvent enfin, entre le jour et la nuit, dans ce passage fragile où les mondes se frôlent. C’est une séquence d’une grâce presque mystique. Ils se voient, se parlent, s’échangent leurs noms… avant que le temps ne les efface. Ce n’est pas un adieu, mais une promesse : celle de se reconnaître, quelque part, plus tard.Peu de scènes au cinéma ont capturé avec autant de délicatesse l’instant où l’amour devient mémoire. C’est du pur cinéma d’émotion, à la croisée d’un poème de Wong Kar-wai et d’une rêverie de Terrence Malick.
La musique des RADWIMPS vient alors compléter cette magie. Rarement une bande-son n’aura su accompagner un film avec autant de justesse. Leurs chansons oscillent entre la fougue adolescente et la mélancolie douce, donnant à Your Name son rythme intérieur — celui d’un cœur qui bat trop fort. Les morceaux “Zenzenzense” et “Sparkle” sont devenus emblématiques : ils incarnent cette urgence d’aimer avant qu’il ne soit trop tard.
Mais ce qui distingue Your Name d’un simple drame romantique, c’est sa philosophie de la mémoire. L’oubli n’y est pas une fin, mais une continuité. Les personnages s’effacent l’un de l’autre, mais restent hantés par un sentiment persistant, inexplicable. Leur mémoire rationnelle s’éteint, mais leur mémoire affective demeure. Cette idée rejoint, d’une manière bouleversante, celle d’Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Michel Gondry : même effacé, l’amour laisse une trace. Shinkai pousse cette idée jusqu’à sa conclusion poétique : la réminiscence devient un miracle.
Dans la dernière scène, Taki et Mitsuha se croisent dans un escalier tokyoïte. Ils se retournent, se regardent, hésitent, puis prononcent cette phrase suspendue :
“Ton nom… c’est ?”Tout le film converge vers cet instant. Pas de baiser, pas de certitude, juste un frémissement. Et pourtant, on sort du film le cœur rempli, comme si l’univers avait tenu sa promesse.
Your Name n’est pas un simple film d’animation : c’est une expérience sensorielle, une prière visuelle. Il parle de la mémoire, du lien, du destin, mais surtout de cette chose qui nous échappe : le sentiment d’avoir déjà connu quelqu’un avant de le rencontrer. Shinkai, avec sa sensibilité et son sens du rythme, touche ici à l’universel. On retrouve dans son œuvre la tendresse tragique de Millennium Actress, la pudeur poétique de 5 Centimeters per Second, mais avec une ampleur émotionnelle inédite.
C’est un film qu’on ne regarde pas vraiment : on le ressent. Et longtemps après, il continue de flotter en nous, comme un rêve à moitié effacé, comme un prénom qu’on n’arrive plus à prononcer, mais dont on se souvient encore de la chaleur. C’est peut-être ça, la magie du cinéma : transformer l’oubli en lumière.
Sylvain Léon
Le 25 Octobre 2025
Une appréciation personnelle de 17/20, un film d'animation complexe pour les plus jeunes, mais une histoire tellement belle.
Et si on demandait les avis de Mat et de Zap ?
Zap : J’avoue, je m’attendais à une romance ado un peu mielleuse. Et puis bam : Shinkai m’a retourné le cœur et la rétine. C’est pas une histoire d’échange de corps, c’est un tourbillon d’émotion et de lumière.
Mat : Oui, c’est une rêverie sur le temps et la mémoire. Deux âmes séparées, reliées par un fil rouge, une comète, et cette idée folle que l’amour peut défier les époques.
Zap : Le film joue avec le fantastique sans jamais s’y noyer. Chaque plan est une peinture, chaque rayon de soleil une caresse. Et la scène du crépuscule… l’instant où ils se croisent enfin…C’est du grand cinéma.
Mat : Une poésie moderne. J’y ai vu du Miyazaki pour la magie, du Wong Kar-wai pour la nostalgie. Et cette fin sur les escaliers… deux regards, une reconnaissance, un souffle.C’est tout Your Name : simple, universel, inoubliable.
Zap : Ouais. Un film qui prouve qu’on peut faire du sentiment un spectacle — et du spectacle, une émotion.
La notoriété
Your Name est sorti le 28 décembre 2016 et a cumulé 250 859 entrées France.
Une exportation réussi, une notoriété mondiale
Sorti en 2016, il est devenu le film d’animation japonaise le plus rentable de l’histoire (avant Demon Slayer), avec plus de 250 millions de dollars au box-office mondial.
Acclamé par la critique (98 % sur Rotten Tomatoes), il est salué pour son animation somptueuse, sa bande-son signée RADWIMPS et sa narration émotive et intelligente.
Il a propulsé Makoto Shinkai au rang de cinéaste majeur, souvent comparé à Miyazaki, et a inspiré un véritable culte mondial, notamment au Japon où les fans visitent les lieux du film.
Enfin, son impact culturel est tel qu’un remake hollywoodien est en cours de production.
En bref : Your Name a dépassé le statut de film d’animation pour devenir un classique moderne, universel et inoubliable.
IMDB 8.4/10 | ALLOCINE 4.5/5 |
METACRITIC 8.9/10 METASCORE 79/100 | SENSCRITIQUE 8.1/10 |
ROTTEN TOMATOES 4.6/5 98% d'avis positifs | CINETRAFIC 4.1/5 |
Résultat au box office :
Budget : .. M$
Recette : 395M$
Rentabilité : ..%
Laissez-vous tenter et revenez nous donner votre ressenti juste en dessous ;).
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