Une cote de popularité qui commence à s'effriter pour M. Night Shyamalan. On lui reproche de tourner en rond, de ne pas sortir de sa zone de confort. Moi, j'apprécie beaucoup ses films, mais est-ce que j'ai aimé Split ? ;)
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SPLIT
Un film de M. Night Shyamalan
Année : 2017
Sorti le : 22 février 2017
Durée : 1h57 min/ 117 min
Genre(s) : Thriller, Fantastique, Epouvante-horreur
Scénario : M. Night Shyamalan
Nationalité : Américain
Sociétés de production : Universal Pictures, Blinding Edge Pictures, Blumhouse Productions, Dentsu, Fuji Television Network, Fuji Eight Company Ltd.
Distributeur : Universal pictures International France
Site officiel : Split
Récompense(s) : 10 prix & 27 nominations
Interdit aux moins de 12 ans
Thématique et sujets abordés | Les émotions |
Démystification du Super-Héros, Identité, Troubles de l’identité et de la santé mentale, Traumatismes et résilience, Survie et domination, Philosophie du Héros, Bien et mal, Dualité humaine | Incompréhension, Tension, Nostalgie, Frustration, Déception, Angoisse, Peur, Malaise, Empathie et tristesse, Fascination et curiosité, Suspense et surprise |
Retrouvez les stars : James McAvoy, Anya Taylor-Joy, Betty Buckley, Haley Lu Richardson, Jessica Sula, Brad William Henke, Sebastian Arcelus, Neal Huff, Izzie Coffey, Ukee Washington, Robert Michael Kelly, Rosemary Howard
Le synopsis :
Kevin a déjà révélé 23 personnalités, avec des attributs physiques différents pour chacune, à sa psychiatre dévouée, la docteure Fletcher, mais l’une d’elles reste enfouie au plus profond de lui. Elle va bientôt se manifester et prendre le pas sur toutes les autres. Poussé à kidnapper trois adolescentes, dont la jeune Casey, aussi déterminée que perspicace, Kevin devient dans son âme et sa chair, le foyer d’une guerre que se livrent ses multiples personnalités, alors que les divisions qui régnaient jusqu’alors dans son subconscient volent en éclats.
Pour voir ou revoir
>>> Split <<<
La bande annonce
La chronique de Sly
Split, de M. Night Shyamalan - 2017
Attention Spoil Alert !
Quelques explications pourraient vous dévoiler le déroulement et l'esprit du film...
La souffrance comme super-pouvoir
M. Night Shyamalan, avec Split, explore un territoire fascinant à la croisée du thriller psychologique et du récit de super-vilains, en introduisant Kevin Wendell Crumb, interprété par un James McAvoy électrisant et hypnotique. Ce dernier réussit à donner vie à des personnalités très distinctes, avec un total théorique de vingt-quatre identités, bien que l’on en découvre principalement qu'une demi-douzaine.
Sa performance est stupéfiante ; il navigue entre Dennis (un homme strict et obsessionnel), Patricia (maternelle et inquiétante), Hedwig (un enfant de neuf ans vulnérable) et, bien sûr, la terrifiante « Bête ». Tous ces personnages interagissent en lui, se bousculant pour prendre la lumière et répondre à leurs différents interlocuteurs, créant une fluidité qui rend chaque personnalité incroyablement crédible. Cette transformation physique et mentale illustre la fragmentation de Kevin, reflet des traumatismes accumulés et de sa volonté de survie, tout en mettant en lumière les mécanismes de défense qui peuvent conduire à des pathologies extrêmes.
Un univers bien à lui !
Dans Split, Shyamalan puise profondément dans la mythologie des comics, mais sans costumes, ni gadgets. Ses personnages sont des êtres « ordinaires », souvent plus marqués par la douleur que par des super-pouvoirs. Cette approche souligne une idée sous-jacente dans les récits de super-héros : l’origine des pouvoirs peut découler d’une souffrance intense. Shyamalan interprète ce concept en développant un univers où la souffrance humaine et les blessures de l’âme donnent naissance à des êtres exceptionnels, comme David Dunn dans Incassable et Kevin (split).
Ainsi, Split met en avant la complexité de l'être humain, transformant des failles mentales en capacités physiques et émotionnelles hors du commun.
Le film se déploie comme un thriller d’enfermement et d’angoisse, à la fois introspectif et intense. C’est uniquement dans les dernières minutes que Shyamalan laisse entrevoir le lien avec Incassable, lorsque l'on découvre la présence de David Dunn, interprété par Bruce Willis. Ce choix narratif, cette mise en scène tardive, fonctionne presque comme un « twist » : les spectateurs réalisent que Split s'inscrit comme un ajout inattendu à l'univers déjà établi dans Incassable. Ce lien subtil, sans trop insister, pousse à recontextualiser l’histoire comme une extension de cet univers, où les thèmes de résilience et de dualité humaine deviennent essentiels.
Un style qui revient .
Le style de Shyamalan se manifeste par un rythme volontairement lent et des cadrages qui créent une ambiance claustrophobique, sans répit pour le spectateur. Les plans rapprochés plongent dans l’intimité des personnalités de Kevin, tandis que l’utilisation du silence et du suspense permet d’éviter une horreur trop directe, mettant l’accent sur les états mentaux des personnages. Cette approche « atmosphérique » accentue la sensation d'évoluer dans un espace qui est à la fois mental et physique.
Split transcende le cadre d'un simple thriller psychologique ; il s'agit d'une exploration profonde de la souffrance et des limites humaines, ancrée dans l’univers distinctif de Shyamalan. Les traumatismes se manifestent de manière tangible, révélant les facettes cachées et insoupçonnées de chaque personnage. La performance remarquable de McAvoy fait de ce film un véritable tour de force, tout en s'inscrivant comme un puzzle narratif captivant et un ajout subtil à l'univers des « super-héros humains » initié dans Incassable.
Si, la qualité du film repose en grande partie sur la performance de McAvoy et l’histoire qu'il raconte, Split doit exploiter la peur, donner des sensations de sueurs froides et captiver, avec un scénario impeccable.
Cependant, certaines failles existent. Doit-on lui en tenir rigueur ?
Pas nécessairement, l'important est que le film fonctionne dans son ensemble.
Pour M. Night Shyamalan, le choix de l'autofinancement, à l'image de The Visit (2015), est synonyme de liberté créative absolue. Il a très souvent, mieux réussi ses films avec de petits budgets, prouvant que la qualité d'un film n'est pas toujours lié à son budget et force à travailler sur un compromis créatif.
Concernant Split, même combat, 10M€ de budget, une idée et une invitation, avec sa bande annonce accrocheuse, à découvrir un personnage inquiétant, voire terrifiant.
M. Night Shyamalan signe un scénario intrigant, un thriller psychologique angoissant mettant en scène une situation que nous n’aimerions pas rencontrer.
Bien qu’on puisse lui reprocher d’exploiter la thématique de l'enlèvement, séquestration, déjà vu et revu, notamment dans Prisoners de Denis Villeneuve, sa vision et sa mise en scène demeurent essentielles.
On le sait ! Le suspense, les sueurs froides, c'est son truc ...
Le réalisateur a toujours flirté avec le genre horreur, thriller psychologique, un style qui lui est cher et qu'il forge depuis ses débuts, à l'image de Sixième Sens (1999), qui a propulsé sa carrière, ou encore Le Village (2004) plus sobre et qui a suscité des débats parmi les cinéphiles. Le réalisateur ne cesse de continuer à explorer la psychologie et les méandres de l’esprit humain.
Quoi qu'il en soit, Shyamalan aime torturer nos esprits et lorsqu'il revient avec un film du même acabit que ses premières œuvres, il est attendu au tournant.
Attention, Split n’est certainement pas un film à regarder pour se détendre !
Je recommande de se plonger dans l’ambiance : lumières éteintes, barre de son à volume élevé pour capter tous les sons, température de la pièce : fraîche et n’oubliez pas de faire votre « pause pipi » avant le film.
Vous en sortirez bluffé, sans aucun doute, vous l’aimerez, peut-être ! mais, ne vous laissez pas influencer par des critiques négatives. Rien ne vaut l’expérience personnelle de visionner l'œuvre quand vous en aurez l'envie.
Sylvain Léon
Le 17 mars 2020
Une appréciation personnelle de 16/20, l'interprétation de James McAVOY est tout simplement extraordinaire.
Et si on demandait à nos amis Zap & Mat, leur avis ?
Zap & Mat n'ont pas l'air de s'accorder, une fois de plus !
Zap, Mat, que se passe t il ?
Zap
Bon, Split, hein… franchement, c'est quoi ce film où rien ne bouge ?! Trois ados dans une cave, un type qui change de voix toutes les cinq minutes… et puis quoi ?! Je me suis presque endormi, j’te jure. Enfin, ça serait exagéré de dire que c’était nul, mais... tu vois ce que je veux dire, non ?
Mat
Ah ouais, toi t’as juste pas compris la tension, la profondeur ! Ce film, c’est pas du « boum-boum et courses-poursuites ». Shyamalan nous fait ressentir la peur sans qu'on bouge de cette cave. Et McAvoy… sérieusement ? Sa performance vaut tout le film ! T’as vu comment il passe de la Bête à Hedwig en une fraction de seconde ?
Zap
Pff, ouais, c'est un acteur, quoi, il change de rôle. Mais t’as pas eu l’impression qu’il traînait ce film comme un fardeau de deux tonnes ? Je suis sûr que même lui devait se demander si ça allait enfin bouger, genre un peu d'action, tu vois ? Pas un mot sur Bruce Willis avant la fin, même pas un indice !
Mat
Justement, c’est subtil, c’est comme un puzzle ! T’es censé sentir que quelque chose se trame, sans avoir toutes les pièces. En fait, la surprise, c'est que ça nous ramène dans l’univers d’Incassable ! C’est… de l’art !
Zap
Mouais, de l'art... Bon, j’avoue, c'était pas mal ce lien à la fin. Ça m’a fait me sentir un peu comme un fan de la première heure. Mais bon, le reste du film... limite j'attendais juste que ça passe.
Mat
C’est toi qui passe à côté du film, Zap. Split, c’est pas pour ceux qui cherchent l’action à chaque seconde. C’est pour ceux qui aiment entrer dans la tête des gens.
Zap
Eh bien, la prochaine fois, je te laisse entrer dans leurs têtes tout seul. Moi, j’attends juste qu’on sorte de cette cave pour de bon !
La notoriété
Split sort le 22 février 2017 et fait 1 782 431 entrées en France
Split est devenu un film emblématique grâce à la combinaison d'une performance marquante, d'une narration originale, et du retour en grâce de son réalisateur, ce qui en a fait une œuvre appréciée tant par les critiques que par le public.
IMDB 7.3/10 | ALLOCINE 4/5 |
METACRITIC 7/10 METASCORE de 63/100 | SENSCRITIQUE 6.8/10 |
ROTTEN TOMATOES 3.8/5 72% d'avis positifs | CINETRAFIC 3.5/5 |
Le résultat au Box office :
Budget : 10 M€
Box Office : 290,4 M$
Rentabilité : 2904 %
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