POLICE
- Sly Leon
- 9 nov.
- 5 min de lecture
Police voulait sonder les âmes, mais finit par plomber la nôtre. Un film sincère, mais tellement figé qu’il en devient presque soporifique.
Une garde à vue pour le spectateur !
Retrouvez la chronique tranchante de Sly .
Navigation rapide
La chronique >>> Lire
Qu'en pense Zap & Mat ? >>> Lire

POLICE
Un film de Anne Fontaine
Année : 2020
Titre original : Police
Sorti en salle : 2 septembre 2020
Durée : 1h 39min / 99min
Genre(s) : Drame, thriller
Scénario : Anne Fontaine & Claire Barré
Nationalité(s) : Français
Distributeur : StudioCanal
Productions : StudioCanal, France2 Cinéma, France3 Cinéma
Récompense(s) : 2 nominations
Tous publics
Retrouvez les stars : Omar Sy, Virginie Efira, Grégory Gadebois
Le synopsis :
Virginie, Erik et Aristide, trois flics parisiens, se voient obligés d’accepter une mission inhabituelle : reconduire un étranger à la frontière. Sur le chemin de l’aéroport, Virginie comprend que leur prisonnier risque la mort s’il rentre dans son pays. Face à cet insoutenable cas de conscience, elle cherche à convaincre ses collègues de le laisser s’échapper.
Pour voir ou revoir
>>> Police <<<
La bande annonce
La chronique de Sly

Police, d'Anne Fontaine - 2020
Quand le cinéma passe en garde à vue !
Je vous l'annonce d'emblé, Difficile de rester éveillé devant Police.
Anne Fontaine avait pourtant de quoi tenir un film solide : un casting impeccable (Omar Sy, Virginie Efira, Grégory Gadebois) et un sujet fort — la conscience morale face à l’ordre et au devoir.
Sur le papier, ça promettait un drame humain tendu, entre dilemme éthique et tension psychologique.
Mais à l’écran, tout s’étire, tout s’essouffle, tout s’endort.
Un scénario qui ne convainc pas !
Le film démarre comme un puzzle haché : mêmes scènes rejouées sous des angles différents, censées nous offrir de la nuance, enrichir la lecture du récit mais en fait, il n'en est rien, tourner à vide.
On comprend vite que le vrai mystère n’est pas dans l’intrigue, mais dans cette question existentielle : où veut-on nous emmener, exactement ?
La première partie intrigue un peu — trois flics usés par la routine, filmés avec une sobriété quasi clinique.
Mais passé ce démarrage prometteur, tout s’effondre dans la mollesse : pas de tension, pas de rythme, pas de souffle.
On erre d’un dialogue pesant à un silence interminable, espérant un frisson, un élan, une idée… qui ne viendra jamais.
Des étincelles noyées dans le silence
Quelques scènes laissent entrevoir ce que Police aurait pu être. Quand Virginie raccompagne une jeune femme chez elle et se fait copieusement insulter, la tension est enfin là : une brève joute verbale, une réplique bien placée — enfin un peu de nerf ! Mais ces moments restent isolés, perdus dans un océan d’apathie.
Même l’interpellation, censée injecter un minimum d’action, se résume à une bagarre expédiée sans relief. Deux scènes, à peine, pour explorer le quotidien de ces policiers ? C’est bien trop peu. À la place, Anne Fontaine préfère s’attarder sur leurs états d’âme, leurs peines de cœur, leurs doutes existentiels… une manière de rappeler qu’ils ont une vie hors uniforme, certes, mais sans jamais en faire un vrai moteur dramatique.
Le film oscille alors entre chronique intimiste et pseudo-réalisme social, sans jamais choisir, ni convaincre.
Allez, on monte dans le "Kangoo" !
Enfin débarque la fameuse mission — reconduire un réfugié à l’aéroport —, on s’attend à un dilemme moral fort, un vrai vertige intérieur. Résultat : une avalanche de bons sentiments, d’hésitations, et d’états d’âme figés. Le pathos devient automatique, les personnages tournent en rond, et le spectateur, lui, se décroche complètement.
Même les acteurs semblent enfermés dans une torpeur. Efira fait ce qu’elle peut, Gadebois joue la gravité avec talent, et Omar Sy paraît sous tranquillisants : tout est étouffé, comme si la mise en scène avait peur de respirer.
Le film s’installe dans une neutralité anesthésiante, jusqu’à un dénouement qui, au lieu de bouleverser, laisse indifférent.
Destination... un goût amer et inachevé.
Au final, Police ressemble à une patrouille sans destination, un film qui confond lenteur et profondeur.
Il voulait sonder la conscience, mais il finit par tester la patience.
Un long somnifère cinématographique, où la seule tension, c’est celle qu’on ressent pour ne pas s’endormir avant la fin.
Sylvain Léon
Le 9 novembre 2025
Une appréciation personnelle de 8/20, pfff l'heure 30 m'a semblé être une éternité... !
Et si on demandait les avis de Mat et de Zap ?
Zap & Mat n'aime absolument pas la septième prophétie
Zap : J’te jure, Mat, j’ai tenu vingt minutes avant de vérifier si ma montre fonctionnait encore. Police, c’est pas un film, c’est une anesthésie générale.
Mat : C’est vrai que c’est lent. L’idée de suivre trois flics sous tension morale, ça aurait pu être fort, mais à force de revisiter les mêmes scènes, t’as juste envie de leur offrir un plan fixe et une sieste.
Zap : Exactement. C’est censé être intense, mais tout le monde a l’air sous calmant. Même Omar Sy, d’habitude charismatique, semble attendre le café.
Mat : Le film a quand même une ambition : sonder la conscience plutôt que l’action. Mais ça reste coincé entre pathos et ennui. Le dilemme du réfugié, au lieu d’être poignant, devient un prétexte pour broder.
Zap : Broder, oui, c’est le mot. Trois personnages en crise existentielle, filmés comme si on attendait qu’ils fassent enfin quelque chose.
Franchement, Police voulait être une plongée morale — c’est juste une descente de tension.
Mat : Un film sincère mais inerte. Lourd, répétitif, et sans vraie émotion.
Zap : En résumé : Police, c’est pas une enquête, c’est une garde à vue… pour le spectateur.
La notoriété
Police est sorti le 02 septembre 2020 et a cumulé 191 576 entrées France.
Un échec critique & commercial
Malgré un casting solide et une réalisatrice reconnue, Police d’Anne Fontaine n’a jamais trouvé son public. Sorti dans l’indifférence, le film n’a ni marqué la critique, ni séduit les spectateurs, en France comme à l’étranger. Trop lent pour un polar, trop figé pour un drame, il s’égare dans une zone grise où la réflexion étouffe l’émotion. Le trio Omar Sy – Virginie Efira – Grégory Gadebois avait pourtant de quoi faire vibrer l’écran, mais le scénario, étouffé par sa mise en scène clinique, ne décolle jamais. À l’export, le film n’a pas non plus su défendre son identité : sans tension, sans surprise, il a peiné à rivaliser avec des œuvres plus percutantes comme Les Misérables ou BAC Nord.
Résultat : un long-métrage sincère mais sans souffle, victime d’un excès de retenue. Une “non-réussite” plus qu’un échec — mais un oubli annoncé, tant Police semble lui-même pris dans la torpeur qu’il voulait dénoncer.
IMDB 5.4/10 | ALLOCINE 2.3/5 |
METACRITIC ../10 METASCORE ../100 | SENSCRITIQUE 5.2/10 |
ROTTEN TOMATOES ../5 ..% d'avis positifs | CINETRAFIC ../5 |
Résultat au box office :
Budget : 10 M€
Recette : 1.6 M$
Rentabilité : 16%
Laissez-vous tenter et revenez nous donner votre ressenti juste en dessous ;).
Ce film figure dans plusieurs Flop !

Flop commercial
Flop critique








Je ne l ai pas vu et au vi de la critique je vais tenir 20 min devant ce film donc je zap 😉