Un drame passionnel intense, qui explore les thèmes de l'amour fou, de la destruction, et de la folie à travers une histoire d'amour tragique.
37°2 LE MATIN
Un film de Jean-Jacques Beineix
Année : 1986
Titre international : Betty Blue
En salle le : 9 avril 1986
Adapté du roman éponyme de Philippe Djian
Durée : 3h05 / 185min
Genre(s) : Drame, Romance
Nationalité(s) : Français
Distributeur : Gaumont
Récompense(s) : 1 prix et 13 nominations
Interdit aux moins de 12 ans
Thématique et sujets abordés | Les émotions |
L'Amour Fou, Passion Destructrice, La Folie et la Dérive Mentale, La Création et la Frustration, Liberté et Désenchantement | Passion et Intensité, Désespoir, Tristesse, Tension et Malaise, Beauté et Mélancolie |
Résultat au box office :
Budget : ?? M$
Recette : ?? M$
Rentabilité : ... %
Retrouvez les stars : Béatrice Dalle, Jean-Hugues Anglade, Gérard Darmon, Clémentine Célarié, Jacques Mathou, Vincent Lindon, Consuelo de Haviland, Dominique Besnehard
Le synopsis :
Zorg, trente-cinq ans, commence à avoir une certaine expérience de la vie, il est revenu de beaucoup de choses et s'apprête à souffler un peu. C'est ce moment que choisit Betty pour débarquer avec ses valises, son coeur en "skai mauve" et même pas un ticket de train...
La bande annonce
La chronique de Mathilde
| Copyright 1986 Gaumont
37°2 le Matin, de Jean-Jacques Beineix - 1986
César de la meilleur affiche en 1987
37°2 le Matin est de ces films qui vous marquent à vie !
Il nous est tous arrivé de remettre au lendemain pendant des années le visionnage d’un film dit « culte », que l’on finit par regarder « parce qu’il est temps », voire faute de mieux… 37°2 le Matin m’a prouvé à son tour que les meilleurs films ne sont pas les plus récents, à moi qui ne suis pas très adepte des œuvres sorties dans les années 1980… Pourtant, 37°2 est au cinéma ce qu’Arizona Dream (d'Emir Kusturica, 1993), Bagdad Café (de Percy Aldon, 1987) ou Videodrome (de David Cronenberg, 1983), sont à mon expérience de spectateur : un film à voir, un peu dérangeant, très décalé, et totalement marquant. Zorg et Betty, incarnés respectivement par Jacques Mathou et Béatrice Dalle, continuent encore à m’émouvoir par leur histoire et leur magnifique interprétation à l’heure où j’écris ces lignes.
Le film s’ouvre sur une partie de jambes en l’air comme on en retrouvera souvent dans le film de Beineix. L’impudeur et la franchise des comédiens ne rendra ces scènes ni vulgaires, ni choquantes, ni même gênantes. Le réalisme y est, et pour une fois, la sensualité détrône la grossièreté, et l’humour même parfois prend le pas sur l’érotisme qu’incarne Betty à chacune de ses apparitions. Zorg et Betty s’aiment d’un amour simple, même si cette dernière s’avère rapidement assez incontrôlable, courant après « quelque chose qui n’existe pas », comme l’exprime Zorg alors qu’ils tentent de surmonter une épreuve de la vie. Quelques notes au piano, de ci, de là, rappellent la rengaine si glaçante et mémorable d’Eyes Wide Shut (Stanley Kubrick, 1999), à la différence qu’ici, c’est une ritournelle « à la gloire d’elle », comme dirait Souchon, un refrain poétique si facile et si naïf qu’il en ferait pleurer les pierres à la dernière séquence, émouvante à souhait, juste assez dure plus éclipser le pathos, et filmée avec un mélange de soin et de désinvolture qui fait la marque de 37°2.
Le titre fait référence à la température d’une femme enceinte au lever, et il en sera bien sûr question à un moment donné, mais je ne vous gâche pas le plaisir de découvrir cette vie de couple hors norme et pourtant tout ce qu’il y a de plus normal… Paradoxe que l’on ne comprend qu’en partageant un quotidien où demander le sucre avec la diction de Béatrice Dalle et offrir des fleurs à sa dulcinée la nouille à l’air est tout ce qu’il y a de plus charmant, de plus apaisant, de plus enchanteur, avec la spontanéité qui est celle de nos personnages si attachants. Pourtant peu encline aux films où il n’y a ni spectaculaire, ni scénario percutant, j’ai été absolument séduite par la simplicité, la franchise d’une histoire sans chichi, mais également par les protagonistes et de leurs interprètes qui jouent comme un Patrick Deweare dans Série Noire (Alain Corneau, 1991), c'est-à-dire qui ne jouent pas… Le naturel est déconcertant, la folie de Betty devient sinon un peu agaçante, toujours touchante, l’amour sans limite de Zorg pour cette désaxée serre le cœur de qui aimerait avoir leur détachement, le bonheur qui paraît si facile à atteindre, leur sérénité palpable alors qu’ils font l’amour au coucher du soleil sur la terrasse d’un bungalow de Gruissan.
Les appartements sont décorés avec un tel soin qu’on les croirait vraiment habités, baignés dans un nuage de fumée de cigarettes et d’effluves de café noir mélangé à l’odeur du croissant au beurre amené par sa mie dès le matin… Faire le ménage semble être la seule préoccupation d’un couple aimant et fou qui finira par servir dans une pizzeria, vendre des pianos, rêver d’un terrain champêtre et se courir après dans la rue, en sous-vêtement, sans conséquences.
Les problèmes s’envolent face et dans ce film comme un « ballon frivole au gré du vent qui vient 1». Vous ne regarderez plus jamais le visage si particulier de Béatrice Dalle de la même façon, vous conclurez que, décidemment, Gérard Darmon est bon dans tous les rôles, et que, vraiment, on aimerait tous avoir une moitié comme celle qu’incarne Jacques Mathou.
37°2 le Matin est de ces films qui vous marquent à vie. Vous aurez peut-être oublié la plupart des images en quelques semaines, mais croyez-moi, vous n’oublierez jamais la fin, ni les bungalows repeints de Gruissan, ni les scènes de sexe d’une franche sensualité, ni ce couple excentrique et simple à la fois, qui fait largement gagner sa place de film culte à 37°2 le Matin.
1 William Sheller, Maman est folle.
Mathilde Esperce Le 09 juillet 2017
Une appréciation personnelle de 16/20
La notoriété
37°2 le Matin a cumulé 3 632 326 entrées en France, c'est devenu un film culte avec les années...
Ce film figure dans un TOP !
TOP Film dramatique Français
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