Moins de 90 000 entrées en France pour cette comédie dramatique et pourtant il fut servi par un succès critique plein d'enthousiasme.
LE MONDE DE CHARLIE
(The Perks of Being a Wallflower)
Un film de Stephen Chbosky
Année : 2012
Sorti le : 2 janvier 2013
Durée : 1h43m / 103min
Genre(s) : Comédie dramatique, Romance
Nationalité(s) : Américain
Distributeur : SND
Récompense(s) : .. Prix et .. Nominations / aucun
D'après l'oeuvre de Stephen Chbosky >>>
Budget : ?? M$
Recette : 44 M$
Rentabilité : ... %
Retrouvez les stars : Logan Lerman, Emma Watson, Ezra Miller, Erin Wilhelmi, Mae Whitman, Paul Rudd, Nina Dobrev, Dylan McDermott
Le synopsis :
Au lycée où il vient d’arriver, on trouve Charlie bizarre. Sa sensibilité et ses goûts sont en décalage avec ceux de ses camarades de classe. Pour son prof de Lettres, c’est sans doute un prodige, pour les autres, c’est juste un "loser". En attendant, il reste en marge - jusqu’au jour où deux terminales, Patrick et la jolie Sam, le prennent sous leur aile. Grâce à eux, il va découvrir la musique, les fêtes, le sexe… pour Charlie, un nouveau monde s’offre à lui.
La bande annonce
La chronique de Mathilde
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Le Monde de Charlie, de Stephen Chbosky (2012)
L'adolescence, un entremêlement d’histoires d’amour, d’amitié et de ruptures...
Narguée par les murs du métro parisien tapissés de l’affiche du Monde de Charlie, je me suis précipitée au cinéma MK2 Bibliothèque pour découvrir ce que valent en image les faciès des trois acteurs pixellisés dévisageant les passants.
Dans la salle, nous étions cinq. Aujourd’hui encore, j’en suis étonnée (même si ça remonte à trois ans déjà).
Le Monde de Charlie retrace avec beaucoup de réalisme le malaise de son héros subissant le passage au monde adulte et toutes les remises en question qu’il engendre. Épaulé par ses nouveaux amis en qui il perçoit les espoirs d’une nouvelle vie, Charlie nous raconte ses turpitudes par le biais d’anecdotes croustillantes qui nous resteront en tête comme la mélodie d’une musique persistante.
Tout d’abord, le casting parle de lui-même.
Mise en évidence : Emma Watson, récemment vue dans Noé (tout comme Logan Lerman), et plus connue pour son rôle d’Hermione Granger dans les huit Harry Potter. Puis Ezra Miller, prodige sachant exprimer toute une palette d’émotions (c.f We need to talk about Kevin, de Lynne Ramsay), accompagné de Logan Lerman, que vous avez probablement aperçu sans pouvoir dire dans quel film (un petit coup de pouce : Percy Jackson, c’est lui).
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Ensuite, il y a le point de vu relativement original. Le narrateur, c’est Charlie, 15 ans, lycéen paumé, seul, « un peu » dépressif sur les bords et très sensible.
Charlie doit faire face aux mesquineries des ses camarades de classe qui, en plus de le trouver bizarre (tous les artistes le sont, et Charlie rêve de devenir écrivain), profitent de sa faiblesse psychologique pour le mettre plus bas que terre et lui ôter tout espoir d’un jour se faire des amis.
Mais il prend son courage à deux mains et fait la connaissance de Patrick, et sa demi-sœur Sam.
Ils le prennent sous leur aile, et alors commence une plongée rafraîchissante et réjouissante au cœur d’un monde sans cœur dont Charlie n’avait jusqu’à maintenant perçu que les affres et les mauvais côtés.
Il découvre les joies d’avoir des amis, des vrais, de faire la fête, d’apprendre à se connaître, d’expérimenter… De se laisser aller, et de prendre confiance, le tout parsemé de titres musicaux dont on ne peut que féliciter l’éclectisme et l’intervention toujours efficace.
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Personnellement, j’ai particulièrement adoré la scène où Charlie est témoin d’une scène dans laquelle il essaie d’être acteur. Il s’agit de la fameuse scène où Sam et Patrick dansent sur le très célèbre Come on Eileen, des Dexys Midnight Runners, suivant une chorégraphie qu’apparemment ils attendaient de pouvoir mettre en œuvre depuis bien des années.
Impossible de ne pas souhaiter rejoindre ce duo de folie, et c’est ce que fait Charlie, un peu maladroitement, mais espérant tout à fait légitimement être accueilli à bras ouverts.
Selon moi, le mérite de ce film est d’être un puits de sentiments attendrissants qui arriverait à émouvoir même les plus sans cœur d’entre nous. Les rares spectateurs dans la salle de cinéma ont manifesté de bon cœur leur terreur, leur émoi ou leur amusement, à des scènes-clefs où je n’ai moi-même guère pu rester de marbre. Pourtant, il m’en faut beaucoup pour que je tressaille d’une quelconque émotion devant un film.
On suit donc cette fable sur l’adolescence avec grand plaisir. Les plus jeunes n’en percevront pas forcément toute la beauté, mais les autres seront émus par les péripéties que vit Charlie. Les rebondissements et les surprises ne sont pas de trop, on ne donne jamais dans le pathos ni la mièvrerie affligeante souvent remise au goût du jour dès qu’il est question d’amour.
Car oui, le Monde de Charlie, c’est aussi un entremêlement d’histoires d’amour, d’amitié, de ruptures, qui nous font vibrer au même rythme que les personnages.
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Inutile de préciser que les acteurs endossent brillamment leur rôle, comme s’ils avaient eux-mêmes connus les mêmes aventures durant leur adolescence.
D’un côté, qui peut ne pas se sentir concerné par les tourments de l’adolescence, de l’amour, le bizutage au lycée et le malaise que l’on ressent lors de cette période, frontière entre deux mondes, celui de Charlie, et celui qu’il devra rejoindre en s’ouvrant peu à peu à celui des autres… ?
Le Monde de Charlie est à voir. Mais attention, pas lorsque vous êtes au fond du trou, seul, et que vous ne savez pas comment vous en sortir. Il faut aborder le film avec une certaine joie de vivre et accompagné soit d’une bandes de potes bon public, soit seul, mais sans son chagrin en bandoulière. On risquerait de vouloir imiter Charlie dans l’une des scènes finale qui a provoqué la plus grande émotion chez nous, les cinq spectateurs que nous étions…
Mathilde E.
Le 22 juillet 2015
Une appréciation personnelle de 18/20
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