187:CODE MEURTRE
- Sly Leon
- 15 août
- 6 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 août
Jusqu’où peut-on aller pour se faire respecter quand les règles ne suffisent plus ?
Notre chronique revient sur ce drame intense, ses scènes marquantes, ses performances inoubliables et ce qu’il dit — encore aujourd’hui — de l’école et de la société et vous explique pourquoi il a été un flop commercial !
Avec seulement 18 466 entrées en France, qu'a-t-il manqué au film de Kevin Reynolds pour qu'il soit cité parmi les plus grands ?
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187 : CODE MEURTRE
Un film de Kevin Reynolds
Année : 1997
Titre original : One Eight Seven
Sorti le : 29 avril 1998
Durée : 1h 55min / 115 min
Genre(s) : Drame, Thriller
Scénario : Scott Yagemann
Nationalité(s) : Britannique
Société(s) de production : Icon Entertainment International, Icon Productions, R U Dun Productions
Distributeur : Bac Films
Récompense(s) : 1 victoire et 1 nomination
Attention : Violence
Interdit aux moins de 14 ans
Thématique et sujets abordés | Les émotions |
Vengeance, Justice personnelle, Violence dans les établissements scolaires, Les limites de la loi, Les quartiers difficiles, drame social américain | Tension, stress, Empathie, Admiration, Respect, Tristesse, Désespoir |
Retrouvez les stars : Samuel L. Jackson, John Heard, Kelly Rowan, Tony Plana, Karina Arroyave, Clifton Collins Jr., Jonah Rooney, Jack Kehler, Lobo Sebastian
Le synopsis :
15 mois après avoir été poignardé à 9 reprises par un étudiant alors qu'il enseignait dans un lycée de New York, M. Garfield exerce à Los Angeles en tant que professeur remplaçant. Il refuse d'être à nouveau une victime.
Pour voir ou revoir
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La bande annonce
L'analyse de Sly

187: Code Meurtre, de Kevin Reynolds - 1997
ATTENTION SPOIL ALERT !
Si vous n'avez pas vu le film, ne lisez pas ce qui suit...
187: Code Meurtre
Quand la salle de classe devient un champ de bataille.
En 1997, Kevin Reynolds, réalisateur déjà connu pour ses fresques épiques (Robin des Bois : Prince des voleurs, Waterworld), change radicalement de registre. Il quitte les océans et les grandes aventures pour plonger dans un décor plus intime, mais tout aussi dangereux : un lycée gangréné par la violence urbaine. Ce choix surprend. Après avoir dirigé Kevin Costner à plusieurs reprises, Reynolds s’attaque à un sujet social brûlant, inspiré par de vrais faits et écrit par un ancien professeur, Scott Yagemann, qui a lui-même vécu la brutalité scolaire dans les quartiers difficiles de Los Angeles.
Un réalisateur qui quitte sa zone de confort
Reynolds, habitué aux récits grandioses et romanesques, trouve ici un terrain plus resserré mais chargé en tension dramatique. Il s’éloigne des horizons lointains pour filmer l’enfermement : celui d’un enseignant prisonnier d’un système scolaire à bout de souffle, mais aussi celui d’élèves enfermés dans la spirale de la violence. L’influence se ressent : on retrouve le réalisme âpre de films comme Boyz n the Hood ou Menace II Society, mais aussi l’approche humaine et psychologique des drames sociaux américains des années 90.
Samuel L. Jackson au sommet de son intensité
Le film repose presque entièrement sur lui. Jackson incarne Trevor Garfield, un professeur de biologie passionné, qui après avoir été poignardé par un élève, est muté dans un lycée en zone sensible.
Sa performance est toute en retenue et en intensité, loin des excès comiques ou grandiloquents que le public lui connaît parfois.
Face à lui, des jeunes acteurs marquants :
Clifton Collins Jr. en César, charismatique et glaçant, parfait représentant d’une jeunesse déchirée entre survie et autodestruction.
Method Man, rappeur et acteur, apporte une touche brute et authentique au climat du film.
Scènes cultes et tension constante
Le film regorge de moments chocs :
La scène d’ouverture où Garfield est agressé en pleine classe — un uppercut émotionnel qui donne le ton.
Les confrontations entre Garfield et César, d’une intensité quasi shakespearienne, où la parole devient arme.
Le final ambigu et glaçant, qui laisse un goût amer et interroge sur les limites de la justice personnelle.
Reynolds filme ces instants avec une économie de moyens et un réalisme cru, loin du glamour hollywoodien, renforçant la sensation d’étouffement.
Si on devait faire quelques comparaisons
On peut rapprocher 187: Code Meurtre de films comme Dangerous Minds (Esprits Rebelles) pour le thème du professeur face à des élèves difficiles, mais ici, il n’y a pas d’optimisme hollywoodien.
Là où Esprits Rebelles cherche la rédemption par l’éducation, 187 montre que parfois, le système est trop cassé pour être réparé. Plus récemment, des films comme Écrire pour exister (Freedom Writers) ou Detachment reprennent cette réflexion, mais souvent avec plus d’espoir que Reynolds n’en laisse entrevoir.
La question morale :
jusqu’où peut-on aller pour se faire respecter ?
187: Code Meurtre met en lumière une interrogation glaçante : un professeur a-t-il le droit de franchir certaines limites pour protéger sa classe ou se protéger lui-même ?
Le film semble répondre que dans un environnement où les règles ne valent plus rien, chacun finit par inventer les siennes — au risque de devenir, ce qu’il combat !
Bilan critique
Points forts : la performance habitée de Samuel L. Jackson, le réalisme du contexte, la tension palpable du début à la fin.
Limites : un ton parfois trop fataliste, qui laisse peu de place à l’espoir, et un certain manque de nuance dans la représentation de la jeunesse des quartiers défavorisés.
Qu'a-t-il manqué au film de Kevin Reynolds pour être un film digne des plus grands ?
Un sujet difficile à “vendre”
Le film aborde de front la violence scolaire, le désespoir et la déshumanisation dans certains quartiers. Ce n’est pas un thème qui attire le grand public, surtout à la fin des années 90, où le public français se tournait davantage vers des drames sociaux plus nuancés (La Haine, Esprits Rebelles) ou vers le pur divertissement.
Une promotion quasi inexistante en France
Contrairement à ses précédents films (Robin des Bois : Prince des voleurs, Waterworld), Reynolds n’a pas bénéficié d’une campagne marketing forte. Peu d’affiches marquantes, une sortie discrète, et surtout, un bouche-à-oreille limité à un public déjà sensible au genre.
Un ton trop sombre et sans issue
Là où des films similaires comme Dangerous Minds ou Detachment laissent entrevoir une lueur d’espoir, 187 se conclut sur une note pessimiste.Pour certains spectateurs, cette absence de “porte de sortie” rend le film puissant… mais aussi difficile à recommander à tous.
Un style sui divise
Reynolds filme avec une esthétique très stylisée (montage saccadé, filtres colorés), ce qui déplaît à ceux qui cherchent un réalisme brut. De plus, l’écriture du scénariste Scott Yagemann (ancien prof) mélange réalisme et éléments presque mythologiques autour du “code 187”, ce qui a pu désorienter une partie du public.
Concurrence et époque
En 1997, le marché français était saturé par des blockbusters américains et par le cinéma français populaire. Ce film, ni “gros spectacle” ni “pur film d’auteur”, s’est retrouvé coincé entre deux publics sans conquérir vraiment l’un ni l’autre.
En conclusion
187: Code Meurtre est un film âpre, intense et sans concession, qui mérite d’être redécouvert aujourd’hui, à l’heure où la question de la violence en milieu scolaire reste brûlante. Il ne propose pas de solution miracle. Mais il nous met face à une vérité inconfortable : parfois, la salle de classe est une guerre de positions. Et tout le monde ne rentre pas chez soi indemne.
Il a manqué au film un positionnement clair, une promotion efficace et un ton plus universel pour séduire au-delà de son public cible. En restant très sombre et presque nihiliste, il a marqué les amateurs du genre… mais laissé indifférent le grand public.
Sylvain Léon
Le 15 Août 2025
Une appréciation personnelle de 14/20, une tension constante.
Les avis de Zap & Mat
Zap et Mat débattent sur 187 code meurtre
Zap, Mat, que se passe t il ?

Hey heyyyy, 187 code meurtre, enfin un film de prof qui sort les dents ! Fini les discours mielleux à la Esprits Rebelles, là c’est Samuel L. Jackson qui t’explique la loi… et t’as intérêt à écouter !

Oui, enfin… entre “expliquer la loi” et “faire peur à tout le monde”, il y a un pas. Ce film, c’est un peu comme si on montrait Scarface à une réunion parents-profs.

Mais c’est ça qui est génial ! Les regards tendus, les dialogues coup-de-poing, la tension… ça te cloue sur ton canapé !

Et ça te donne des idées discutables, aussi… Moi je dis que certaines scènes devraient avoir un panneau : “Ne reproduisez pas ça chez vous”.

Mais c’est du cinéma, Mat ! Du vrai, du brut, du qui te secoue. Et puis Samuel L. Jackson en prof badass, ça vaut toutes les formations de gestion de classe.

Jusqu’au jour où un prof essaie, et on finit avec un cours de biologie… très expérimental.
La notoriété
187: Code Meurtre est sorti le 29 avril 1998 et a cumulé 18 466 entrées en France.
187: Code Meurtre est un film controversé — plutôt bien reçu par la critique (Metacritic) pour son intensité dramatique et l’interprétation de Samuel L. Jackson, mais largement critiqué (Rotten Tomatoes, critiques spécialisées) pour son ton parfois excessif ou moralement confus. Le public, quant à lui, reste partagé : certains y voient une œuvre marquante et réaliste, d'autres s'y perdent dans son atmosphère trop pesante.
IMDB 6.6/10 | ALLOCINE 3.4/5 |
METACRITIC 6.5/10 METASCORE de 41/100 | SENSCRITIQUE 6.5/10 |
ROTTEN TOMATOES 3.7/5 67% d'avis positifs (+10k avis) | CINETRAFIC 3.3/5 |
Résultat au box office
Budget : 23 M$
Recette : 5.7M $
Rentabilité : 25%
Présent dans une FLOP Liste

Dans la FLOP Liste des Thrillers NON RENTABILISÉ
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