Un vrai sujet d'école ! c'est le cas de le dire.... La thématique abordée vaut le coup d'œil, en effet, il n'y a pas pléthore de film sur le sujet. Tony Kaye à le mérite de mettre en lumière un phénomène bien réel.
DETACHMENT
Un film de Tony Kaye
Année : 2011
Titre original : Detachment
Sorti le : 1 février 2012
Durée : 1h37min / 97min
Genre(s) : Drame
Nationalité : Américain
Sociétés de production : Paper Street Films, Appian Way, Kingsgate Films
Distributeur : Pretty Pictures
Site officiel : Néant
Récompense(s) : 5 prix et 11 nominations
Tous publics
Thématique et sujets abordés | Les émotions |
Aliénation et Isolement, Échec du Système Éducatif, Traumatisme et Souffrance Personnelle, Responsabilité Sociale, Empathie et Humanité | Mélancolie et Désespoir, Empathie, Compassion, Frustration et Colère, Tristesse et Solitude |
Résultat au box office :
Budget : .. M$
Recette : 72 689
Rentabilité : ... %
Retrouvez les stars : Adrien Brody, Marcia Gay Harden, James Caan, Christina Hendricks, Lucy Liu, Blythe Danner, Tim Blake Nelson, William Petersen, Bryan Cranston, Sami Gayle, Betty Kaye, Louis Zorich, Isiah Whitlock Jr., Chris Papavasiliou, Kwoade Cross, David Hausen
Le synopsis :
Henry Barthes est un professeur remplaçant. Il est assigné pendant trois semaines dans un lycée difficile de la banlieue new-yorkaise. Lui qui s’efforce de toujours prendre ses distances va voir sa vie bouleversée par son passage dans cet établissement...
Pour voir ou revoir
>>> Detachment <<<
La bande annonce
La chronique de Mathilde Esperce
Detachment, de Tony Kaye - 2011
Une pure réussite !
Detachment, ou comment dédoubler son âme de son corps et sa conscience du quotidien que l’on vit. C’est ce que s’évertue à faire Henry Barthes, prof d’anglais remplaçant qui écume les lycées de la banlieue de New York en évitant de développer toute attache avec les élèves ou ses collègues. Il se contente de les observer avec une once d’assentiment forcé, son regard éteint témoignant de l’ancrage d’un profond sentiment de perdition dans ce monde de fous. Detachment, c’est l’histoire de cet homme qui feint une vaine insensibilité afin de s’immuniser contre les souffrances de la vie et des rencontres qu’il fera tout au long du film.
Dès le générique du début, le réalisateur d’Americain History X se démarque. Les noms des acteurs défilent sur un tableau noir, marqué à la craie, effaçables comme on aimerait que le soient les profondes stigmates qui transparaissent au travers des discours des narrateurs expliquant comment ils sont devenus profs. On apprend des uns que c’était leur vocation de toujours, des autres qu’ils éprouvaient de la répulsion envers ce métier avant même de l’exercer, et d’un petit dernier, Adrien Brody, qu’il aimerait pouvoir guider les brebis égarées que sont ses élèves, mais qu’il ne le peut pas. Cet homme meurtri par un passé trouble que l’on découvrira petit à petit aurait souhaité apporter à ces jeunes l’apprentissage qu’il n’a jamais eu, l’encadrement dont il aurait rêvé pour lui jadis.
Mais le conditionnel souligne l’absurdité de ce salut auquel lui-même semble ne pas croire. Henry Barthes est perdu dans les rues sombres de New York comme il l’est dans les méandres de son esprit tourmenté. Au bureau du proviseur défilent les appels des enseignants prenant congé de leur propre établissement, évoquant d’une voix blasée une maladie probablement imaginaire, tandis que s’y accumulent les élèves collés, renvoyés, recalés. Eux, et leurs looks désenchantés, leur propre dégoût de l’école en bandoulière.
Henry Barthes, lui, est toujours là. Lui et son thème musical, sa voix traînante, ses yeux de chien battu, sa démarche lente mais assurée. Il est là, lui et ses discours dénués de tout sentimentalisme. Il pourrait passer pour le pleurnichard de service, celui qui dépend d’une vie misérable mais ne déploie aucun effort pour en changer. Mais non. Ce qui est admirable, dans Detachment, c’est que ce film porte sur l’enseignement dans les lycées difficiles et du lot de souffrances qu’apporte avec lui ce métier de haute-voltige qu’exerce le héros. Mais jamais ô grand jamais celui-ci ne semble se plaindre. Il se contente de raconter, de constater, sous la forme d’une sorte d’interview ou de monologue où il s’adresse à un interlocuteur invisible. Il commente, parfois, ce que lui seul peut voir de son œil impassible, de son regard impénétrable, de son absence d’attachement affectif à toute forme de vie humaine.
Mais là où le scénario pêche, c’est lorsque, à force de vouloir compenser l’imperturbabilité du personnage d’Adrien Brody en surchargeant d’expressivité les autres enseignants, on finit par tomber dans le cliché, les deux extrêmes qui énervent à trop tendre d’un côté ou de l’autre. On retiendra par exemple le cas d’une prof trop jeune et trop belle pour être crédible dans son rôle de dure à cuire face à ces âmes perdues. Ou encore le respect que gagne presque instantanément Barthes en exposant dès le premier cours sa philosophie « jemenfoutiste » selon laquelle rien ne peut l’atteindre, et que si quelqu’un ne veut pas être là, qu’il n’y soit pas. Qu’il parte.
En revanche, on remarquera du début à la fin la perfection des jeux d’acteurs : Adrien Brody, Lucy Liu en prof désespérée, et Sami Gayle en jeune prostituée avec qui le héros tisse un lien tout particulier, au point de l’accueillir chez lui et d’en prendre soin comme de sa propre fille. Mais encore une fois, certains s’irriteront face à ces clichés ; naturellement, la pute rebelle a une tête d’ange qui ne peut qu’attiser la compassion, la martyre de la classe (incarnée par la fille même du réalisateur) est une obèse mal dans sa peau de semi-gothique dont la dernière apparition à l’écran est d’un mauvais goût écœurant. Et bien sûr, Barthes expose lui aussi sa croix et sa bannière qui exaspèrent par leur inutilité et la redondance avec laquelle ils sont amenés à l’écran. À savoir des flash-back façon sépia vieillot ensanglanté qui dégoûtent ne serait-ce que par les filtres utilisés, sans compter ce qu’ils racontent.
En bref, on s’interroge sur la finalité de ce film. Simple divertissement, fable moralisatrice, prouesse artistique, ou autre ? À vous de juger, tout dépend de la façon dont vous observez ces scènes qui regorgent de mille et une subtilités à interpréter d’autant de façons différentes. De quoi achever celui qui a envie d’en finir avec la vie, ou de se rendre compte que l’herbe est toujours moins verte ailleurs.
Mathilde Esperce
Le 23 mars 2014
Une appréciation personnelle de 16/20
Qu'en pense Zap et Mat ?
Le mot de Mat :
Detachment n'est absolument pas populaire, la faute à un sujet qui n'emballe personne...
Il y a pourtant matière à étudier son traitement. On ne reçoit pas le Prix de la critique internationale du Festival de Deauville sans un minimum de travail...
Un sujet qu'il fallait abordé.
Mat
Et toi Zap, tu veux ajouter un mot ?
Allez c'est parti mon titi...
Avec Detachment, Tony Kaye a remis en question le système scolaire. Le réalisateur d'American History X, ose le tabou et nous met face à un sujet pourtant réel.
Detachment n'est effectivement pas le premier titre qui vous vient à l'esprit quand vous voulez regarder ce genre de film, mais la plupart des spectateurs ayant franchit le pas, ont apprécié.
Pourquoi pas vous ?
Zap
La notoriété
Detachment est sorti le 01 février 2012 et a cumulé 215 980 entrées en France.
IMDB 7.6/10 | ALLOCINE 3.8/5 |
METACRITIC 8.2/10 | SENSCRITIQUE 7.2/10 |
ROTTEN TOMATOES 3.9/5 85% d'avis positifs | CINETRAFIC 3.6/5 |
Ce film ne figure dans aucune Liste de "TOP Film" ni FLOP
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