Un film rempli de douleur !
JUSTE LA FIN DU MONDE
Un film de Xavier Dolan
Année : 2016
Sorti le : 20 septembre 2016
Durée : 1h39m / 99 min
Genre(s) : Drame
Nationalité(s) : Franco-Canadien
Distributeur : Diaphana Distribution
Récompenses : 4 prix et 14 nominations
Budget : 6.9 M$
Recette : 8.97 M$
Rentabilité : 130%
Retrouvez les stars : Gaspard Ulliel, Nathalie Baye, Léa Seydoux, Vincent Cassel, Marion Cotillard, Antoine Desrochers, Théodore Pellerin
Le synopsis :
Après douze ans d’absence, un écrivain retourne dans son village natal pour annoncer à sa famille sa mort prochaine. Ce sont les retrouvailles avec le cercle familial où l’on se dit l’amour que l’on se porte à travers les éternelles querelles, et où l’on dit malgré nous les rancœurs qui parlent au nom du doute et de la solitude.
La bande annonce
La chronique de Sly
| Copyright Shayne Laverdière, Sons of Manual
Juste la fin du monde, de Xavier Dolan (2016)
Présenté en Compétition Officielle lors du Festival de Cannes 2016 et récompensé du grand prix
Ce film est un ovni !
Mais peut-être pas dans le sens que vous le pensez ! Juste la fin du monde à beau avoir raflé plusieurs prix, César du meilleur acteur, Grand prix du Festival de Cannes, César de la meilleure réalisation..., ça ne fait pas de lui un film apprécié de tous !
Xavier Dolan est un réalisateur à part, d'une précocité rare, il s'est fait une place, un nom, en quelques années seulement, dans le plus prestigieux festival. Le prodige autodidacte Québécois à tout pour être à côté des plus grands, Godard, Chabrol, Hitchcock, Woody Allen et Almodovar. C'est un génie, très loin des blockbusters et amoureux du cinéma d'auteur.
Dolan développe sa créativité et puise son énergie dans la vie quotidienne. Il capte, filme, toutes les émotions, il les sublime par des mises en scènes toujours pleines de sobriété laissant place à la sensibilité et à la performance de ses acteurs et actrices qui passent devant sa caméra.
Des tranches de vies banales, ou d'une simplicité sans nom, parfois touchante, troublante, délirante ou improbable, Dolan peut s'inspirer de toutes les scènes d'une vie, des querelles d'une famille, d'une histoire d'amour impossible, des rancœurs ou de blessures psychologiques plus profondes, Xavier Dolan en a créé un univers à explorer.
C'est le cas ici, dans "Juste la fin du monde", un titre qui résonne, mélancolie et dystopie.
Le drame est bien là, le côté dystopique à l'échelle humaine, est aussi présent et provoque une douleur et un mal être poignant.
Toute la "difficulté" de compréhension du film réside dans les intentions de dialogue du personnage principal, Louis. En effet, bien que l'interprétation de Gaspar Ulliel (Louis) est éloquente, brillamment sublimée par la lumière et le cadrage choisi à plusieurs reprises, je ne comprends pas pourquoi Xavier Dolan à fait le choix de laisser son rôle principal dans un mutisme obstiné et douloureux. C'est pourtant bien le but du retour de Louis, d'annoncer cette tragique nouvelle à sa famille !?
Quand je dis que je ne comprends pas, ce n'est pas une incompréhension au sens propre !
Bien évidemment, l'attitude de son frère, Antoine (Vincent Cassel), y est pour beaucoup et l'amour incompressible de sa mère, incarné ici par l'excellente Nathalie Baye, semble le remplir à la fois de frustrations et d'émotions, le laissant sans voix.
Quant à sa petite sœur, Suzanne (Léa Seydoux), qu'il semble découvrir pour la première fois, il ne veut pas la décevoir...
Le contact, semble plus facile avec Catherine (Marion Cotillard), la femme d'Antoine, bien qu'écrasée, oppressée par son époux, elle voit et comprend tout dans le regard de Louis. Les gros plans en disent long, X. Dolan prend le temps, le cadrage, l'angle de vu parfait permettant de comprendre la direction des dialogues silencieux permettent de ressentir les intensités dans les regards et le mal être parfois foudroyant et glaçant.
Malgré quelques scènes poussées à l'extrême en terme de tension, on ressent toutes les émotions, les rancœurs qui rongent cette famille depuis bien trop longtemps prendre le dessus sur ce qui aurait pu, aurait du, être le bonheur des retrouvailles.
Juste la fin du monde, est un titre lourd de sens, Juste la fin du monde est oppressant et malaisant par moment, mais vous êtes prévenu, il finit par vous serrer la poitrine.
La performance de Gaspar Ulliel restera gravé à jamais en moi, il est en équilibre, sur le fil de la douleur psychologique et bluffant de sincérité.
(paix à ton âme)
Sylvain Léon
Le 18 septembre 2021
(mise à jour le 29.01.2022)
Une appréciation personnelle de 18/20, pour la claque prise. Je ne m'y attendais pas du tout !
Ce film figure dans un TOP !
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