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Mathilde E.

CITIZEN KANE

Le grand classique du cinéma Américain "Citizen Kane" est mis à nu par la plume de Mathilde. Une analyse comme je les aime, pertinente, argumenté et pleine de sincérité. Ce mélange analyse et avis personnel, est le point fort de notre rédactrice, et c'est pour vous !


CITIZEN KANE

Un film de Orson Welles

  • Année : 1941

  • Sorti le : 1 juillet 1946

  • Durée : 1h59min / 119min

  • Genre(s) : Drame, Comédie

  • Nationalité(s) : Américain

  • Distributeur : Théâtre du Temple (FR)

  • Récompenses : 4 Nominations

Tous publics


Budget : ?? M$

Recette : ?? M$

Rentabilité : ... %



Retrouvez les stars : Orson Welles, Joseph Cotten, Dorothy Comingore, Agnes Moorehead, Ruth Warrick, Erskine Sanford, Everett Sloane


Le synopsis :

A la mort du milliardaire Charles Foster Kane, un grand magnat de la presse, Thompson, un reporter, enquête sur sa vie. Les contacts qu'il prend avec ses proches lui font découvrir un personnage gigantesque, mégalomane, égoïste et solitaire.



La bande annonce



La chronique de Sly

| Copyright RKO Radio Pictures Inc.


Citizen Kane, d'Orson Welles (1941)



<< Un chef-d’œuvre technique pour l’époque, mais... >>

Le problème lorsque l’on vous vend un film corps et âme en vantant ses mérites de chef-d’œuvre novateur et son scénario de « grand malade » qui vous laissera pantois d’admiration à l’arrivée du générique final, c’est qu’en général, on est déçu. Un peu comme lorsqu’on vous dit de ne pas penser à un éléphant rose. Qu’est-ce que vous faites ? Vous faites le contraire et vous y pensez.

Citizen Kane est évidemment un chef-d’œuvre technique pour l’époque de sa réalisation, mais un scénario pareil ne devrait même pas être autorisé, et encore moins encensé…

« Bouton de rose » sont les derniers mots de Charles Kane, grand magnat richissime de la presse qui meurt, esseulé, dans son manoir de Xanadu. Tantôt adoré, tantôt abhorré, Kane a été forcé dans son enfance à quitter sa mère, héritière d’une mine d’or, pour être élevé par un financier qui souhaite en faire l’homme le plus riche d’Amérique.

Finalement, adulte, Kane se marie à la nièce du Président des États-Unis, fait bâtir un opéra pour sa maîtresse qu’il épouse après son premier divorce, contrôle journaux, radios, et même un parti politique qui lui permettra de se présenter aux élections présidentielles.

Cependant, Kane, s’il essaye d’être aimé de tous y compris de ses détracteurs, n’aime personne en particulier. Il veut tout recevoir mais ne donne rien de plus que de l’argent, des subventions, et des ordres. Ainsi se fait-il quitter par ses deux femmes et, à sa mort, son manoir inachevé se retrouve complètement vidé et ses objets personnels brûlés.

Mais que signifient donc ses derniers mots : « bouton de rose » ? Un journaliste décide d’enquêter sur ces termes et Citizen Kane tourne exclusivement autour de ce mystère. À travers une série de rencontres avec les personnages ayant côtoyé Kane, le film nous propose une véritable et prodigieuse plongée dans les techniques du cinéma d’entre deux-guerre. Techniques maîtrisées avec soin, notamment dans les mouvements de caméras porteur d’un sens profilmique évident. Deux scènes en miroir en témoignent : celle d’ouverture, et celle de fermeture du film, où la caméra traverse une grille où il est pourtant écrit « ne pas franchir ».

Orson Welles est connu justement pour la rigueur de la mise en scène qu’il a pu contrôler tout en étant devant la caméra dans le rôle de Kane. Le noir et blanc du film ont beau être ternes et pas assez contrastés, les profondeurs de champs sont intéressantes à étudier dans ce qu’elles mettent en valeur, les mouvements de caméra ne sont jamais aléatoires, et les transitions, si elles rappellent la facilité de celles de The Artist (Michel Hazanavicius, 2011), restent innovantes pour l’époque.

Bref, une mise en scène loin du classicisme qui propose au contraire de nouveaux codes cinématographiques et ouvre la voie à des films qui seront nombreux à s’inspirer de celui-ci. Matière donc à analyser pour les cinéphiles.

Cependant, voilà où est le problème : le « bouton de rose ». Est-ce une femme, un cheval ? Dans quelle course ? Qui le sait ? Les proches de Kane interrogés contournent soigneusement le problème qui ne sera résolu qu’au bout de deux heures de film.

Heureusement, Welles disait de Citizen Kane : « le but du film réside plus dans la représentation du problème que dans sa solution ». Ouf, nous voilà soulagés, parce que franchement j’ai été sidérée plus que pantoise d’admiration face à la facilité et la banalité de la fameuse solution. Un bide scénaristique aussi désolant que les films s’achevant sur le protagoniste qui se réveille et s’aperçoit que tout ce en quoi on croyait n’était qu’un rêve.

Comme je le disais donc, la solution de Welles est trop facile, a détruit à mes yeux un mythe du cinéma, et si la technicité de Citizen Kane reste irréprochable pour l’époque, je n’ai pu qu’être déçue face aux mérites que l’on m’avait vantés, et que je cherche encore.


Mathilde Esperce

Le 6 avril 2017

Une appréciation personnelle de 11/20

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