Et pourquoi si peu d'attirance pour ce film ? 

​

All Is Lost n'a pas attiré grand monde, avec le recul, c'était quasi évident. En effet, seulement 72 883 spectateurs en France, ont fait l'effort de se déplacer. Autant vous dire que les têtes à têtes avec Robert Redford n'ont pas été nombreux.

​

Pour être franc avec vous, cela a aussi été mon cas ! la crainte de l'ennui au cinéma. C'est alors dans mon canapé, seul, un vrai tête à tête avec un acteur que j'apprécie beaucoup. Un jour où j'avais envie de m'évader, l'envie d'un petit tour en mer.

 

Ai-je choisi le bon film ?

​

Tout comme le marin que je regardais en train de rafistoler son bateau, à ce moment-là , je me posais déjà là question, c'est vous dire !.

En même temps, les premiers mots que l'on entend, sont ceux d'un homme qui semble être en train de lire une lettre d'adieu qu'il vient d'écrire, ou alors ce sont ses pensées ! bref, mais qui est le narrateur ? Pfffff, trop facile, le seul acteur du film !

​

J'ai pourtant poursuivi mon visionnage, curieux, intrigué par les circonstances qui l'ont amenées à dire ses dernières phrases. Alors, je me suis retrouvé vite embarqué à bord du Virginia Jean, attristé par la situation de "mon" capitaine, qui subissait des épreuves que seule la mer peu vous infliger. 

 

Ça y est, je suis en immersion totale, ne pouvant rien faire pour l'aider. Enfin, j'avais bien des idées, mais il ne m'entendait pas ! :).

​

Les dégâts subits sont énormes, mais il répare avec les moyens du bord. Le marin encaisse et se relève les manches pour remettre en état son voilier. Seulement, la mer, elle, n'a pas dit son dernier mot et elle est bien décidé à pousser le navigateur dans ses derniers retranchements.

​

Vous comprendrez très vite, que vous ne serez pas "saoulé" par des dialogues sans intérêt et vide de sens. All Is Lost, c'est le combat d'un homme face à ses limites, une lutte acharnée contre la mort, dans un milieu aussi hostile qu'inarrêtable et surtout lorsqu'il se déchaîne.

 

Pourtant, ses couleurs et son immensité, la plupart du temps, nous apaisent. L'Océan, aussi beau soit-il, qu'on le regarde du bord d'une falaise, d'une plage ou du point de vue du pont d'un bateau, est fascinant encore et toujours. Son horizon nous émerveille sans cesse et quand le soleil s'y couche, la lumière et ses multiples reflets nous laissent généralement pantois. 

 

Un bon point pour la photo !

​

​

Mais alors pourquoi, pourquoi si peu d'attrait pour ce film ?

 

L'unique présence de Robert Redford, est-elle suffisante ? 

Concrètement, non, en ce qui me concerne ! et je vais tenter de vous expliquer mon point de vue.

​

Le scénario, loin d'être sans profondeur et sans réflexion, souffre malheureusement d'un manque d'intérêt pour son personnage principal.

En effet, nous ne connaissons ni son nom, ni ses motivations et encore moins son histoire. Nous prenons connaissance par contre, assez rapidement, du fait qu'il n'ai plus aucun moyen de communication, objet qui semble plutôt important. Mais en aucun cas cette piste est exploitée, personne ne s'inquiète de ne plus avoir de ses nouvelles ! Était-il impossible de lui créer une vie ? De provoquer des émotions, inquiétudes, d'une éventuelle famille ou proches ?...

​

Alors, attention ! ce n'est pas raté pour autant, mais il me parait évident, que ça n'allait pas plaire à tout le monde.

 

Par contre, le message traité par le jeune réalisateur est amplement cohérent. Le rapport entre la vie et la mort et l’instinct de survie est merveilleusement mis en scène. Malgré tout, il y a un manque, un sentiment partagé...

​

Quoi qu'il en soit, un autre problème, concerne le synopsis...À sa simple lecture, on comprend les grandes lignes, assez facilement d'ailleurs, il ne nous reste donc, que la mise en scène, les effets spéciaux et l'interprétation d'un Robert Redford qui semble infatigable. Avec ces 77 années au compteur au moment du tournage, il arrive encore à me bluffer !

Son jeu va sûrement vous surprendre.

​

​

Bilan plutôt délicat pour J.C. Chandor

Des salles de cinéma vide ! et je pense que les vidéothèques le seront aussi ! Et pourtant, une rentabilité de 151%

​

​

Sly L.