Un huis-clos intimiste troublant !
LA VÉNUS À LA FOURRURE
Un film de Roman Polanski
Année : 2013
Titre original : Venus in fur
Scénario : Roman Polanski, David Ives
Sorti le : 13 novembre 2013
Durée : 1h 33min / 93min
Genre(s) : Comédie dramatique
Thématique(s) :
Nationalité(s) : Français
Distributeur : Mars Distribution
Récompense(s) : 1 prix et 10 nominations
Tous publics
Disponible en VOD sur Apple TV
Résultat au Box-office :
Budget : 8M€
Recette : 8.3M$
Rentabilité : 106%
Retrouvez les stars : Emmanuelle Seigner, Mathieu Amalric...
Le synopsis :
Seul dans un théâtre parisien après une journée passée à auditionner des comédiennes pour la pièce qu’il s’apprête à mettre en scène, Thomas se lamente au téléphone sur la piètre performance des candidates. Pas une n’a l’envergure requise pour tenir le rôle principal et il se prépare à partir lorsque Vanda surgit, véritable tourbillon d’énergie aussi débridée que délurée. Vanda incarne tout ce que Thomas déteste. Elle est vulgaire, écervelée, et ne reculerait devant rien pour obtenir le rôle. Mais un peu contraint et forcé, Thomas la laisse tenter sa chance et c’est avec stupéfaction qu’il voit Vanda se métamorphoser. Non seulement elle s’est procuré des accessoires et des costumes, mais elle comprend parfaitement le personnage (dont elle porte par ailleurs le prénom) et connaît toutes les répliques par cœur. Alors que l’« audition » se prolonge et redouble d’intensité, l’attraction de Thomas se mue en obsession…
Pour voir le film
>>> La vénus à la fourrure <<<
La bande annonce
Une analyse signée Mathilde Esperce
| Copyright Mars distribution
La Vénus à la fourrure, de Roman Polanski (2014)
Des acteurs au sommet de leur art...
Deux acteurs prodigieux, un huis-clos intimiste –sous toutes ses coutures- et une ambiance confinée, secrète, enivrante. C’est la recette qu’exploite Roman Polanski à travers La Vénus à la Fourrure, drame directement inspiré du roman éponyme de Leopold Von Sacher-Masoch. Ne vous arrêtez pas au nom de famille de l’auteur, dont les plus observateurs auront fait le lien avec le masochisme. Ici, Polanski nous offre une magistrale mise en abyme qui ne se cantonne pas qu’aux jeux des acteurs prodigieux.
Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric sont au sommet de leur art. Ils incarnent différents personnages grâce à un entrelacs de rôles qu’ils iront jusqu’à s’échanger dans l’acmé finale qui ne sera pas du goût de tout le monde. Polanski met donc en scène deux personnages diamétralement opposés : Thomas Novachek, l’adaptateur d’une pièce dont il cherche désespérément les deux acteurs principaux, et Vanda Jourdain, comédienne un peu gourde, d’apparence peu cultivée et au vocabulaire un peu trop moderne. Mais encore une fois, il vaut mieux faire abstraction du manichéisme qui nuance les deux personnages. Là n’est pas l’intérêt principal, dans la mesure où les rôles évolueront, s’échangeront… En bref, apporteront autant de variations que de surprises à ceux qui sauront s’attarder sur la virtuosité de la dimension théâtrale que le film met délicieusement en exergue.
Ainsi, La Vénus à la Fourrure fait à la fois référence au roman de Sacher-Masoch, à la pièce de David Ives qu’il a inspirée, à l’adaptation qu’en tire l’écrivain incarné par Amalric, et au personnage que joue Seigner. Tour à tour, les acteurs sont étiquetés ; Thomas Novachek (l’adaptateur/metteur en scène), Herr Kuchemski (héros du roman), Vanda Jourdain (comédienne qui le mitraille de « putain » et « genre »), et cette autre Vanda, muse ayant inspiré l’auteur de l’œuvre adaptée… Mais aussi la fameuse Vénus, dont le rôle sera tâtonné par les deux comédiens avec une aisance troublante. Si la polyvalence des acteurs est fascinante, la passion dont s’éprend le personnage d’Amalric pour la comédienne qui l’insupportait au départ l’est encore plus. Dès la première réplique entonnée d’une voix lascive, Emmanuelle Seigner est transportée, transformée, tout autant que son partenaire de jeu et que le spectateur envoûté par les gracieux atours de la Vénus. La métamorphose est radicale, et Polanski s’amuse à alterner scènes diégétiques appartenant au film lui-même, et séquences où les acteurs incarnent d’autres personnages dans cette mise en abyme qui excelle de simplicité.
Car les ingrédients ne sont pas particulièrement innovants : deux acteurs, un décor de théâtre, des répliques cinglantes, et un procédé stylistique qui consiste à jouer la comédie dans une comédie. Minimaliste, mais il fallait y penser ! Nul ne se départira de cette once d’admiration face à cette pointe d’audace risquée qui atteint son apogée au terme du film (une heure et demie qui s’écoule en un éclair). La chute ne pourra toutefois satisfaire tout le monde. Pour ma part, ce fut le détail en trop qui précipita l’œuvre de Polanski dans une estime moindre que celle que je porte à Stage Beauty (réalisé par Richard Eyre en 2004), également un pur chef-d’œuvre théâtral dont l’acmé vaut l’heure et demi la précédant.
Mais avant d’en arriver là, la Vénus à la Fourrure vaut réellement le détour, ne serait-ce que pour s’imprégner de l’atmosphère si particulière que l’on ne peut décrire qu’à ceux qui, ayant visionné le film, comprendront pourquoi la fin n’a pas une si grande importance tant le reste est… À couper le souffle.
Mathilde Esperce
Le 27.06.2014
Une appréciation personnelle de 14/20.
Et si on demandait les avis de Mat et de Zap ?
Mat, tu veux bien nous en dire un peu plus sur la Vénus à la Fourrure ?
La Vénus à la Fourrure !
C'est une Exploration Captivante du Pouvoir et du Désir
Emmanuelle Seigner et Mathieu Amalric, Les deux acteurs principaux offrent des performances puissantes et captivantes. Seigner, en particulier, brille par sa capacité à naviguer entre différents registres émotionnels, passant de la vulnérabilité à la domination avec une fluidité remarquable. Amalric, quant à lui, incarne parfaitement le metteur en scène intellectuel pris au piège de son propre jeu.
La maîtrise de Roman Polanski dans la mise en scène est évidente tout au long du film. Il parvient à maintenir une tension constante et à exploiter pleinement le cadre unique du théâtre pour créer une atmosphère claustrophobe et intense.
Vous allez passer une belle soirée ;)
Ok, et toi Zap, veux-tu ajouter un commentaire ?
Aaaahhhh, oui !
La vénus à la fourrure est filmé dans un cadre unique, l'action se déroule exclusivement dans un théâtre et risque de sembler répétitif pour certains spectateurs. Bien que cela renforce l'intensité dramatique, cela peut également limiter la variété visuelle et la dynamique de l'intrigue.
L'approche est minimaliste, avec un casting réduit et une action limitée, La vénus à la fourrure pourrait ne pas plaire à tout le monde, en particulier à ceux qui préfèrent des récits plus expansifs et des mises en scène plus élaborées.
Le film est truffé de références littéraires et théâtrales qui peuvent ne pas être accessibles à tous. Ceux qui ne sont pas familiers avec le roman de Sacher-Masoch ou les subtilités du théâtre peuvent trouver certains aspects du film difficiles à comprendre ou à apprécier pleinement.
Sinon, La Vénus à la Fourrure brouille habilement les frontières entre la réalité et la fiction, incitant le spectateur à remettre en question ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. Cette ambiguïté ajoute une couche supplémentaire de complexité et d'intrigue au récit.
C'est un film qui mérite d'être découvert !
La notoriété
La Vénus à la Fourrure est sorti le 13 novembre 2013 et a cumulé 264 029 entrées en France.
IMDB 7.2/10 | ALLOCINE 3.9/5 |
METACRITIC 7.4/10 METASCORE de 47/100 | SENSCRITIQUE 7.2/10 |
ROTTEN TOMATOES 3.7/5 72% d'avis positifs | CINETRAFIC 3.6/5 |
Ce film figure dans un TOP !
Top film comédie dramatique de l'année 2013
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