Everest a bénéficié de la notoriété de son casting cinq étoiles et malgré tout, un peu moins de 900 000 entrées en France. À croire que les histoires de survie sur le toit du monde, ne font plus sensation.
Depuis, la cote de popularité est en chute libre. Everest est quand même régulièrement citer dans les listes de films faisant ressentir beaucoup de tension et un minimum d'adrénaline.
EVEREST
Un film de Baltasar Kormákur
Année : 2015
Sorti le : 23 septembre 20175
Durée : 2h 02min / 122min
Genre(s) : Aventure, Drame
Style : Survie, adrénaline
Nationalité(s) : Américain
Distributeur : Universal Pictures
Site officiel : Everest
Récompense(s) : 3 nominations
Tous publics avec quelques scènes difficiles
Budget : 55 M$
Recette : 203 M$
Rentabilité : 378%
Retrouvez les stars : Jason Clarke, Jake Gyllenhaal, Josh Brolin, Robin Wright, John Hawkes, Emily Watson, Michael Kelly, Keira Knightley, Sam Worthington, Martin Henderson, Elizabeth Debicki, Ingvar E. Sigurðsson, Thomas M. Wright
Le synopsis :
Inspiré d'une désastreuse tentative d'ascension de la plus haute montagne du monde, Everest suit deux expéditions distinctes confrontées aux plus violentes tempêtes de neige que l'homme ait connues. Luttant contre l'extrême sévérité des éléments, le courage des grimpeurs est mis à l'épreuve par des obstacles toujours plus difficiles à surmonter alors que leur rêve de toute une vie se transforme en un combat acharné pour leur salut.
La bande annonce
La chronique de Sly
| Copyright Universal Pictures
Everest, de Baltasar Kormákur (2015)
ATTENTION SPOIL ALERT !
Une aventure hors-norme, mais !
Everest ne mènera pas son réalisateur au sommet de la gloire, que Baltasar Kormákur avait rencontrée en 2006 avec Jar City, film policier à faire froid dans le dos.
Everest se contente de frôler la cime du bon film catastrophe qu’on va voir en famille, et en 3D de préférence, mais de la part duquel on ne s’attend pas à des miracles. Avec le Grand Bleu (Luc Besson, 1990) notamment, on avait déjà vu ce genre de scénario où le héros se met en danger de mort pour le goût du risque et la fierté d’avoir accompli son œuvre, même au péril de ne plus être assez vif pour s’en vanter par la suite.
Comme Jacques Mayol, le plongeur delphinophile, nos alpinistes n’ont pas froid aux yeux. Et c’est tant mieux, dans ce décor certes d’une extrême beauté mais n’accueillant finalement rien de plus qu’une armada d’escaladeurs casse-cous qui considèrent que le point culminant de leur vie se trouve à 8848 mètres d’altitudes.
Soit à l’altitude de croisière d’un 747.
Justement, l’Everest, c’est ce sommet de 8848 mètres en plein cœur de l’Himalaya où, en 1996, une vingtaine d’alpinistes se sont disputé l’ascension du toit du monde sur des sentiers aussi promesses de mort qu’un fil de funambule. Sauf qu’ici, le fil est tendu entre le camp de base, gentiment balayé par quelques tempêtes de neige, et le sommet, où la neige se transforme en grêle et où les températures extrêmes peuvent atteindre des records stratosphériques de - 60 degrés Celsius. Bon. On apprend de charmants détails sur les conditions de vie au Népal et sur nos héros avec leur petite famille dont on se contrefiche comme de l’an 40, mais comme il faut toujours une petite touche de sentimentalité pour faire un bon film (ou du moins pour rattraper ce qui pêche), passons l’éponge.
Sauf qu’il ne reste plus grand-chose à déguster quand on a ôté la substantifique moelle d’un film qui se veut à la fois moralisateur, encourageant, décourageant aussi, mais surtout divertissant en misant tout sur la question substantielle : qui va succomber ?
Un pic meurtrier au service d’une météo très photogénique.
Car Everest, c’est le suspense de savoir qui y laissera sa peau le premier.
Un palmarès de 250 morts n’étant pas parvenus au succès escompté auréole la renommée de la montagne assassine. Par conséquent, on se doutait bien que dans une œuvre à mi-chemin du film catastrophe et de la comédie à deux balles où tout le monde se soutient parce que tout le monde s’aime dans le malheur, il y aurait des morts.
La tête d’affiche, Jake Gyllenhaal, frappé d’une gastro aussi crédible que la réussite d’un gringalet ne pesant pas plus de 40 kilos tout mouillé, est le premier à lutter contre son instinct de survie, qui lui vaudra la mort.
On leur avait prédit mauvais temps, avalanches, œdèmes cérébraux et pulmonaires, engelures, orages et tempêtes de grêle. Tout ce qui devait arriver arriva. Tous ceux qui devaient mourir moururent ; le bon facteur-charpentier humaniste qui veut prouver à des enfants que même un homme ordinaire peut poursuivre des rêves extraordinaires, le futur père de famille, le guide prétentieux, l’unique femme qui tente de planter son drapeau de la gloire sur le 7e sommet de sa carrière…. Bref, leur destin était marqué sur leur front.
Alors si Everest est une ode aux rêves grandiloquents que nous poursuivons tous et nous enjoint à les réaliser, soit, objectif rempli. Si les ambitions de Baltasar Kormákur est de nous dévoiler la courageuse odyssée d’une vingtaine d’alpinistes en pleine course contre-la-montre dans la « zone de la mort », soit, objectif rempli. Mais espérons que le cinéaste ne caressait pas l’illusion d’en mettre plein la vue aux spectateurs plus avides de paysages népalais et tibétains que des turpitudes un peu répétitives et très prévisibles de nos héros.
La métaphore filée d’un récit tragique un peu trop superficiel.
Sans fustiger le scénario un peu plan-plan inspiré d’une histoire vraie, on se serait attendu à un peu plus de mise en scène, à une plus grande importance donnée aux décors, voire aux dialogues autour des risques pris durant l’ascension, autour de cette passion animant coûte que coûte ces grimpeurs dotés d’un sang-froid qui aurait mérité quelques lignes de réplique.
Car leur drogue à eux, c’est cette poudre blanche dont ils sont dopés jusqu’à l’overdose. D’ailleurs, ils pompent de l’oxygène jusqu’à l’euphorie, se piquent et sniffent cette poudre H-24, de jour comme de nuit. Tels des cancéreux en stade terminal, nos alpinistes baissent les bras, retrouvent leur bravoure, abandonnent à nouveau avant de se rattraper, parfois en vain, à ce qui les maintient en vie. Mais à croire qu’aucun de ces personnages ne pense, ne réfléchit, ne s’imagine dans une quelconque perspective d’avenir au retour de leur ascension. À croire qu’aucun ne prend réellement conscience qu’ils s’apprêtent à atteindre le 7e ciel.
Bref, dommage ; le film semble errer sans conscience, sans se poser de question, suivant un scénario simplet et, quoique réaliste, presque ennuyeux. Trop réaliste peut-être ?
Que nenni. On admire le panorama dressé de cette aventure hors-norme, on admire le courage des alpinistes, on s’extasie devant leurs entremêlements de cordes salvatrices, on fond comme neige au soleil devant les paysages époustouflants…
Mais on déplore le corps d’un film sans âme qui vive, où l’on aurait apprécié de se sentir proches des héros, de leurs triomphes, de leurs échecs, de leur mort. On se contentera du squelette, métaphore filée de notre existence. Car le but de la vie humaine est de parvenir à être heureux, et s’ils le deviennent en grimpant sur le toit du monde, alors chapeau bas et applaudissement pour cette élégie de la vie et du bonheur.
Les autres, quant à eux, resteront sur leur faim.
Mathilde Esperce
Le 28 septembre 2015
Un généreux 12/20, une appréciation personnelle pour toutes les raisons que je viens de vous citer
Pour résumer :
EVEREST Fait partie de La vidéothèque idéale du cinéphile, sans aucun doute.
Everest est plutôt bien noté dans l'ensemble.
C'est un film qui offre de l'adrénaline et un divertissement honorable.
N'hésitez pas, surtout si vous avez l'intention d'aller faire un petit tour sur le toit du monde, l'envie vous passera peut-être...
IMDB 7.1/10 | ALLOCINE 3.9/5 |
METACRITIC 7/10 METASCORE de 64/100 | SENSCRITIQUE 6.3/10 |
ROTTEN TOMATOES 3.6/5 73% d'avis positifs | CINETRAFIC 3.7/5 |
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