C'est une adaptation cinématographique du roman éponyme de John Steinbeck. Une première adaptation avait vu le jour en 1939.
DES SOURIS ET DES HOMMES
(Of Mice and Men)
Un film de Gary Sinise
Année : 1992
Sorti le : 7 octobre 1992
Durée : 1h 55min / 115min
Genre(s) : Drame
Nationalité(s) : Américain
Distributeur : MGM
Récompense(s) : 7 nominations
Budget : ?? M$
Recette : 4.5 M$
Rentabilité : ... %
Retrouvez les stars : John Malkovich, Gary Sinise, Alexis Arquette, Joe Morton, Casey Siemaszko, Richard Riehle, Sherilyn Fenn, Ray Walston
Le synopsis :
George et Lennie sont amis. Tous deux ouvriers agricoles dans l'Amérique désemparée des années 30, ils vont de ferme en ferme, au gré des divers emplois qu'on leur propose. George prend soin de Lennie, un simple d'esprit à la force herculéenne, qui broie les souris qu'un trop-plein d'affection veut lui faire caresser. Après bien des mécomptes, le tandem finit par arriver au ranch Tyler et s'y arrête.
Le fils du patron, Curley, supporte difficilement la candeur de Lennie. Sa femme, en revanche, s'émeut de sa sensibilité. Lennie se méprend. Il veut serrer la belle avec la même tendresse qui lui fait étreindre les souris...
La bande annonce
La chronique de Mathilde
| Copyright Metro Goldwyn Mayer (MGM)
Des souris et des hommes, de Gary Sinise (1992)
Présenté au Festival de Cannes en 1992 (7 nominations)
Une pure réussite !
Basé sur le roman éponyme de John Steinbeck publié en 1937, Des Souris et des Hommes retrace les aventures de Lennie et Georges, ouvriers agricoles à la recherche d’un travail en Californie, durant la crise des années 1930. Veinée d’une touche d’humour indispensable, le scénario peut se targuer d’être relativement fidèle au roman, et porte donc à l’écran une histoire touchante et pleine de sensibilité qui laisse difficilement indifférent. Ce film est le quinzième de la filmographie de John Malkovich, et le cinquième après sa prodigieuse prestation dans les Liaisons Dangereuses de Stephen Frears (1988). On n’aura jamais vu cet acteur en aussi bonne forme que dans ces deux adaptations de romans. Dans celle de Gary Sinise avec qui il partage la vedette, John Malkovich endosse le rôle de Lennie, un gros bras un peu benêt et attardé mental doté d’une force surhumaine. Le mastodonte est accompagné de Georges, un ami d’infortune avec qui il parcourt des terres arides à la recherche de travail. Mesurant une tête de moins que son acolyte, Gary Sinise incarne un personnage petit, malin, tranchant, aux yeux revolver et qui n’est pas sans rappeler le duo de choc d’Astérix et Obélix. À la nuance près que nos deux ouvriers américains sèment involontairement le trouble sur leur passage.
Copyright Metro Goldwyn Mayer (MGM)
N’ayant aucune conscience de sa force physique, Lennie est le personnage central d’une histoire qui mène d’une main de maître un scénario pourtant simple et sans fioritures. Ses caprices enfantins donnent chaque fois naissance à une scène notable, comme par
exemple celle où il quémande du ketchup avec ses haricots, alors que lui et Georges sont en pleine forêt, sans ressources et sans autre nourriture.
La spécificité de l’histoire réside donc dans l’intérêt qui est porté à un personnage presque sans intérêt : Lennie. Mais par le fait même qu’il s’agisse d’un héros banal, il en devient intéressant. Le metteur en scène lui prête des mimiques, un caractère et des agissements attendrissants qui poussent le spectateur à développer une forme de pitié, de compassion pour lui et sa mentalité d’enfant de six ans.
La sensibilité des personnages joue donc un rôle fondamental. On retiendra aussi la bienveillance inattendue d’autres ouvriers au cœur d’un monde sans cœur où la moindre faute risque de leur coûter leur travail, ingrat mais indispensable. Chaque rôle a son importance et provoque à un moment ou à un autre un retournement de situation. Voire constitue le socle-même de l’histoire, comme le prouve la seule femme du ranch où travaillent les héros, et qui explique par ses brèves apparitions l’essence du titre de l’œuvre…
Copyright Metro Goldwyn Mayer (MGM)
Des Souris et des Hommes, c’est aussi un film, comme un livre, sur l’approche du monde en temps de crise, l’ouverture d’esprit, l’entraide… Certains l’auront remarqué : les animaux jouent un rôle capital. Outre les souris qui apparaissent dès le début du film, il est aussi question de lapins que Lennie garde en mémoire comme un petit coin de paradis, d’un vieux chien à abattre, de chiots censés remplacer les disparus, mais aussi d’humains à qui Lennie fera une nouvelle fois subir sa force hors-du-commun, comme si cette puissance inaltérable s’imposait tel la main de Dieu s’abattant sur les êtres en détresse et sans défense que nous sommes. Il faut s’attendre à un film bouleversant voire mémorable à vie. Le spectateur peut aussi espérer se divertir et avoir le plaisir de retrouver les héros du roman de Steinbeck, qu’il vaut mieux avoir lu avant de voir le film.
Mathilde Esperce
Le 07 avril 2014
Une appréciation personnelle de 15/20
Ce film figure dans plusieurs TOP !
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